Un festival consacré aux instruments à vent à Paris, quoi de plus normal ? Côté « souffleurs », la France jouit en effet d’une réputation particulièrement solide et son école exerce une influence considérable dans le monde entier, sans parler de la réputation de ses facteurs.
Le Festival Vents d’Hiver du Musée de l’Armée se justifie donc pleinement et son édition 2019, la 4ème, réserve de très belles surprises au mélomane. Du 4 mars au 28 mars, huit concerts l’invitent à retrouver de nombreux interprètes tels qu’Hervé Joulain, Youjin Jung, Nora Cismondi, Florent Héau, Laurent Lefèvre, Paul Meyer (photo), dans le double rôle de clarinettiste et de chef, le tout féminin Quatuor Rayuela (un ensemble de saxophones), Hélène Devilleuve, Nicolas Baldeyrou, Yaeram Park, le trompettiste David Enhco (avec son frère Thomas pour une « Carte blanche » aux couleurs sûrement jazzy), Pascal Moraguès ou encore l’Ensemble Il Festino de Manuel de Grange pour un programme vocal et instrumental du XVIIe siècle italien auquel le cornet de Jennifer Vera et le basson de Stéphane Tamby apporteront leurs savoureuses couleurs.

La musique pour vents reine donc, mais pas en situation de monopole : on en veut pour preuve une soirée inaugurale (sous le haut patronage de l’Ambassade de Corée) qui fait écho au Seoul Spring Festival et regroupe des artistes français et coréens dans des ouvrages pour vents, tel le Trio pour hautbois, cor et piano op. 188 de Reinecke, aussi bien que pour cordes et piano (le Trio op. 50 de Tchaïkovski). Un bel équilibre entre le célèbre et la rareté et la découverte. A ce titre, on relève la création d’« Un voyage extraordinaire » du trompettiste et compositeur André Chpelitch, une partition pour clarinette et orchestre d’harmonie, d’après Jules Verne, dont Paul Meyer sera le créateur.
A.C.

4e Festival Vents d’Hiver, Paris, Musée de l’Armée, du 4 au 28 mars 2019 / saisonmusicale.musee-armee.fr/cycles2018-2019.html

Photo © paulmeyer.fr