Violon, accordéon, guitare, contrebasse et danseurs se rencontrent pour une milonga virevoltante et sensuelle, une plongée dans l’univers du tango, musique qui embrase l’âme et le corps, résistant à toute interprétation comme l’écrivait Jorge Luis Borges : « Nous pouvons discuter le tango et nous le discutons, mais il renferme, comme tout ce qui est authentique, un secret ». Ce programme inclut évidemment plusieurs pages d’Astor Piazzolla (1921-1992), fondateur du Tango nuevo dans les années 1960 qui sut réconcilier musiques traditionnelle et savante. On entendra aussi des œuvres d’autres “monstres sacrés” comme Julian Plaza (1928-2003) ou José Luis Padula (1893-1945). Un des compositeurs les plus attachants est sans doute Julio de Caro (1899-1980), chef de file de la Guardia Nueva (nouvelle garde), éprise de liberté rythmique, dont un des héritiers se nomme Osvaldo Pugliese (1905-1995), qui avait emprunté sa devise à son père : « Regarde les pieds des danseurs. S’ils ne te suivent pas, c’est toi qui te trompes ». Également à découvrir, des pièces signées Graciela Pueyo (née en 1973), enseignante au Conservatoire de Strasbourg et guitariste hors pair. Elle « a captivé son auditoire avec une guitare aussi romantique qu’énergique, qui va du jazz au tango, dans une incomparable symbiose avec son instrument » pouvait-on ainsi lire dans les Dernières nouvelles d’Alsace, en novembre 2004.