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    «Quand on n’a plus le trac, c’est qu’il est temps d’arrêter», confie Renaud Capuçon avant d’affirmer, citant Sarah Bernhardt, que le trac «vient avec le talent». On se dit alors que le trac doit lui être familier, tant le violoniste paraît insatiable et fait preuve d’innombrables talents. Enseignant ici, dirigeant là un festival (à Gstaad, en Suisse, et à Aix-en-Provence), donnant une moyenne de 120 concerts par an, il troque désormais son archet contre la baguette, voire dirige tout en jouant du violon. Depuis quelques années, son intérêt pour la direction l’amène à réfléchir sur son rapport avec l’orchestre, d’un double point de vue de soliste et de chef. La collaboration qu’il a nouée cette saison avec l’Auditorium-Orchestre national de Lyon en tant qu’artiste associé lui donne l’occasion de réaliser son projet. Il nous offre un programme passionnant mêlant les concertos de Bach – avec Giovanni Radivo, violon solo supersoliste de l’ONL pour le concerto à deux violons – aux Métamorphoses de Strauss. Composées en 1945, ces dernières sont non seulement un chef-d’œuvre absolu du répertoire pour orchestre à cordes, mais aussi le testament émouvant d’un compositeur octogénaire. Profondément affecté par l’image de l’Allemagne ruinée par les bombardements, Strauss raconte ici à la fois les métamorphoses de l’homme et celles du monde.