Cela commence comme un spectacle burlesque, du théâtre un peu musical. Puis nous sommes peu à peu entraînés, derrière les premiers sourires, dans le paysage mental de la Cinquième Symphonie de Gustav Mahler. Sa grandeur, sa noirceur, sa folie peut-être. 

La demi-véronique, en tauromachie, est un mouvement de cape où le torero absorbe le taureau et le contraint à interrompre sa charge, un moment suspendu. Dans le spectacle Demi-Véronique, il n’y a pas de taureau, sinon peut-être, symboliquement, la puissance émotionnelle d’une musique qui déferle en nous et contre laquelle nous n’avons pas de défense : c’est le déploiement d’un univers intime, quasiment sans parole, suspendu à la musique de Gustav Mahler. « On a mis dans sa musique tous nos fantômes à nous, tout ce qui nous hante, les souvenirs, les œuvres, les histoires. » Et nous spectateurs partons à la conquête des nôtres.