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Tugan Sokhiev et l’Orchestre du Capitole de Toulouse à Pleyel - Somptueuse alchimie - Compte-rendu

Il est des moments d’exception dont on garde longtemps le souvenir… Ce sera le cas pour ce concert de l’Orchestre National du Capitole, Salle Pleyel, sous la charismatique baguette de son directeur musical Tugan Sokhiev, avec la participation étincelante du pianiste Nicholas Angelich.

On n’oubliera pas de sitôt les miroitements et les scintillements instrumentaux dignes du Prélude de Parsifal de l’extrait de Kitège de Rimski-Korsakov, et surtout cette Quatrième Symphonie de Brahms équilibrée, tendue, où l’orchestre respire sans cesse, emporté par un élan juvénile qui trouve sa réalisation dans la chaconne finale. Tous les musiciens rivalisent de beauté sonore (les interventions de la petite harmonie, la souplesse des cordes, la précision implacable du timbalier, l’homogénéité des cuivres…). La lisibilité des lignes, la clarté de la polyphonie sont intégrées dans une conception à la fois puissante et intense, menée de main de maître par un chef au geste sûr et chorégraphique.

Même perfection dans l’accompagnement de la Rhapsodie sur un thème de Paganini de Rachmaninov où Nicholas Angelich se joue non seulement des difficultés techniques, mais aussi du caractère kaléidoscopique de chaque variation. Sous ses doigts, l’œuvre enlevée avec une pyrotechnie diabolique prend une présence, une liberté et une expressivité saisissantes. La Mazurka en fa mineur op.posth. de Chopin donnée en bis conclut sur un instant de poésie pure où la confidence et la nostalgie rejoignent le sentiment d’éternité qui ressort d’un concert béni des dieux.

Michel Le Naour

Paris, Salle Pleyel, 6 avril 2013

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Photo : DR
 

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