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Lionel Bringuier et Jean-Yves Thibaudet à Pleyel - La jeunesse à l’heure de la maturité - Compte-rendu

A 27 ans, Lionel Bringuier a pris de l’étoffe. C’est ce qu’a prouvé son dernier concert à la tête du Philharmonique de Radio France, un orchestre qu’il connaît bien. Sa gestique a perdu sa raideur laissant toute sa place à la musique. Ainsi a-t-il dirigé une exemplaire Ouverture Carnaval de Dvorak avec des musiciens superbement réactifs à ses moindres impulsions faisant alterner crème fouettée et rêve romantique.

Un exercice de haute école que son jeune mentor à l’Orchestre de Los Angeles, le Vénézuélien Gustavo Dudamel présent à cette soirée, a dû apprécier en connaisseur. Ce fut surtout une brillante introduction au Second Concerto pour piano de Franz Liszt donné avec le concours du magnifique Jean-Yves Thibaudet : jamais la maîtrise technique ne fait obstacle au jaillissement musical proche de l’improvisation.

On reste dans l’Europe centrale après l’entracte avec le chef-d’œuvre absolu qu’est le Concerto pour orchestre, manière de testament musical du Hongrois Bela Bartok exilé à New York durant la seconde guerre mondiale. Parfaitement à l’aise dans ce délire rythmique, le jeune chef français ne laisse rien dans l’ombre d’une œuvre à la fois nostalgique et prophétique.

A l’heure des saluts, il sut s’effacer devant l’hommage rendu par ses pairs à Jean-Jacques Justafré, cor solo de l’orchestre, qui venait de participer à son dernier concert après trente sept ans de bons et loyaux services au sein de cette phalange : la fraternité n’est pas un vain mot dans l’univers symphonique !

Jacques Doucelin

Salle Pleyel, 22 mars 2013. Concert retransmis en direct par France Musique.

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Photo : DR
 

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