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Federico Colli, Case Scaglione et l’Orchestre national d’Île-de-France à la Philharmonie – Habiter le temps – Compte-rendu
Federico Colli, Case Scaglione et l’Orchestre national d’Île-de-France à la Philharmonie – Habiter le temps – Compte-rendu
« Vous nous avez manqué » : que les mots de Case Scaglione (photo) en préambule du concert de retrouvailles de l’Ondif avec le public sonnent juste ! Beaucoup de sièges ont dû rester vides hélas – jauge à 35% oblige –, mais l’émotion, l’impatience de partager la musique sont palpables sur scène autant que parmi un auditoire auquel le directeur musical dédie la soirée.
Federico Colli © Chandos
Pour tout ceux qui étaient présents en janvier 2020 à la Philharmonie, l’impatience est aussi celle de réentendre Federico Colli, admirable artiste italien (né en 1988) auquel l’Ondif avait donné l’occasion de faire ses débuts avec orchestre en France dans le 4e Concerto de Beethoven l’an dernier.(1) Le vainqueur du Concours de Leeds 2012 est de retour à Paris et les excellentes impressions se confirment avec un Concerto n°5 marqué du sceau d’une authentique personnalité.
Premier concert en public depuis huit mois : d’évidence Colli a pris le parti de goûter pleinement ce moment ; sa capacité à habiter le temps musical, que l’on avait tant appréciée dans le Concerto en sol majeur, s’exprime à nouveau dans un Empereur à rebours des conceptions excessivement pressées et batailleuses que l’ouvrage suscite parfois. L’Italien s’en empare avec une ample respiration et l’investit jusque dans ses moindres détails, l’art du phrasé s’appuyant continûment sur une sonorité aussi riche et variée que signifiante.
Le retour du pianiste à l’Ondif tient aussi à l’entente parfaite avec Scaglione.(2) Chacun de ses gestes sert le dialogue avec le soliste. Nulle emphase, nul excès : c’est par l’intensité de l’échange entre le piano et un orchestre toujours aux aguets que la dimension symphonique de la partition s’affirme, avec une dimension très chambriste quand Colli – fort de sa parfaite maîtrise du timbre – accorde son jeu à la couleur de tel ou tel membre de la petite harmonie. Osmose parfaite du piano et de la baguette dans l’Adagio, avant que ne s’élance un finale aussi fier qu’exempt de « romantisation » hors de propos.
La transcription que Colli a signée du fameux « Lascio ch’io pianga » de Haendel fait office de bis et son émouvante sobriété s’accorde on ne peut mieux à la dédicace aux victimes de la pandémie.
Espérons que les trois premiers concertos, non prévus pour le moment, seront un jour proposés par l’Ondif à Federico Colli – qui, soit dit en passant, pourrait faire des merveilles aussi dans la version pianistique du Concerto pour violon.
Pour tout ceux qui étaient présents en janvier 2020 à la Philharmonie, l’impatience est aussi celle de réentendre Federico Colli, admirable artiste italien (né en 1988) auquel l’Ondif avait donné l’occasion de faire ses débuts avec orchestre en France dans le 4e Concerto de Beethoven l’an dernier.(1) Le vainqueur du Concours de Leeds 2012 est de retour à Paris et les excellentes impressions se confirment avec un Concerto n°5 marqué du sceau d’une authentique personnalité.
Premier concert en public depuis huit mois : d’évidence Colli a pris le parti de goûter pleinement ce moment ; sa capacité à habiter le temps musical, que l’on avait tant appréciée dans le Concerto en sol majeur, s’exprime à nouveau dans un Empereur à rebours des conceptions excessivement pressées et batailleuses que l’ouvrage suscite parfois. L’Italien s’en empare avec une ample respiration et l’investit jusque dans ses moindres détails, l’art du phrasé s’appuyant continûment sur une sonorité aussi riche et variée que signifiante.
Le retour du pianiste à l’Ondif tient aussi à l’entente parfaite avec Scaglione.(2) Chacun de ses gestes sert le dialogue avec le soliste. Nulle emphase, nul excès : c’est par l’intensité de l’échange entre le piano et un orchestre toujours aux aguets que la dimension symphonique de la partition s’affirme, avec une dimension très chambriste quand Colli – fort de sa parfaite maîtrise du timbre – accorde son jeu à la couleur de tel ou tel membre de la petite harmonie. Osmose parfaite du piano et de la baguette dans l’Adagio, avant que ne s’élance un finale aussi fier qu’exempt de « romantisation » hors de propos.
La transcription que Colli a signée du fameux « Lascio ch’io pianga » de Haendel fait office de bis et son émouvante sobriété s’accorde on ne peut mieux à la dédicace aux victimes de la pandémie.
Espérons que les trois premiers concertos, non prévus pour le moment, seront un jour proposés par l’Ondif à Federico Colli – qui, soit dit en passant, pourrait faire des merveilles aussi dans la version pianistique du Concerto pour violon.
Heureux de vous retrouver ! © Christophe Urbain
Le temps de remiser le piano et Scaglione est de retour sur l’estrade pour la Symphonie n°7 de Beethoven. « Heureux de vous retrouver ! » : le résultat est parfaitement en phase avec l’intitulé du programme. Après la 4e Symphonie, lors du concert avec Colli l’an passé, et un très bel enregistrement de l’«Héroïque » (3), Scaglione et ses musiciens poursuivent en beauté leur exploration du corpus beethovénien. Aucunement précipité, le premier mouvement, aussi vivant qu’empli de lyrisme, montre des musiciens savourant à plein le bonheur du contact avec le public. Fluidité et luminosité caractérisent tout autant la suite, portée par une authentique jubilation sonore, à son comble dans le puissant et radieux Allegro con brio conclusif.
Alain Cochard
Le temps de remiser le piano et Scaglione est de retour sur l’estrade pour la Symphonie n°7 de Beethoven. « Heureux de vous retrouver ! » : le résultat est parfaitement en phase avec l’intitulé du programme. Après la 4e Symphonie, lors du concert avec Colli l’an passé, et un très bel enregistrement de l’«Héroïque » (3), Scaglione et ses musiciens poursuivent en beauté leur exploration du corpus beethovénien. Aucunement précipité, le premier mouvement, aussi vivant qu’empli de lyrisme, montre des musiciens savourant à plein le bonheur du contact avec le public. Fluidité et luminosité caractérisent tout autant la suite, portée par une authentique jubilation sonore, à son comble dans le puissant et radieux Allegro con brio conclusif.
Alain Cochard
Paris, Philharmonie, 21 mai 2021
(1) www.concertclassic.com/article/federico-colli-case-scaglione-et-lorchestre-national-dile-de-france-la-philharmonie-du-paris
(2) Ce programme Beethoven était donné en remplacement de la 9ème Symphonie de Mahler initialement programmée et incompatible avec la distanciation physique requise sur le plateau.
(3) NomMadMusic, en téléchargement uniquement
Photo © Chris Lee
(1) www.concertclassic.com/article/federico-colli-case-scaglione-et-lorchestre-national-dile-de-france-la-philharmonie-du-paris
(2) Ce programme Beethoven était donné en remplacement de la 9ème Symphonie de Mahler initialement programmée et incompatible avec la distanciation physique requise sur le plateau.
(3) NomMadMusic, en téléchargement uniquement
Photo © Chris Lee
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