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Daniel Harding dirige Le Paradis et la Péri de Schumann à la tête de l’Orchestre de Paris – Transparence et luminosité – Compte-rendu

Schumann réussit à Daniel Harding : avec Le Paradis et la Péri (1843), le nouveau directeur musical de l'Orchestre de Paris parvient à une même réussite que dans les Scènes de Faust données pour sa prise de fonction en septembre.
 Très à l’aise dans cette oratorio aux larges dimensions et à la tonalité orientale qui raconte de façon vibrante la quête de salut et le triomphe de l’amour pur d’un ange déchu, le chef britannique, gestes larges et main gauche expressive, à la fois architecte et peintre des émotions, est servi par des musiciens parisiens particulièrement engagés, un chœur sublimement préparé par Lionel Sow et un plateau homogène.

Lionel Sow ©  DR

En narrateur, le ténor Andrew Staples (qui remplace au pied levé Allan Clayton souffrant et chante également Le Jeune Homme) se montre à la hauteur d’une lourde tâche malgré quelques aigus légèrement forcés. Christiane Karg (La Péri), toute de fraîcheur, de juvénilité, de poésie et de transparence, apporte une note de luminosité qui contraste avec la tonalité sombre et assurée du chant de Kate Royal, Jeune Fille en pleine possession de ses moyens. Quant à Gerhild Romberger, elle incarne avec subtilité et facilité la voix céleste de L’Ange. Malgré la brièveté de ses interventions, Matthias Goerne transmet humanité et profondeur aux deux rôles de L’Homme et de Gazna. Une réalisation qui témoigne de la familiarité entretenue par Daniel Harding avec cette grande fresque profane à laquelle il instille une ferveur et une élégance très appréciées du public nombreux de la Philharmonie.
 
Michel Le Naour

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Paris, Philharmonie I, Grande Salle Pierre Boulez, 22 décembre 2016

Photo Daniel Harding © Julian Hargreaves

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