Journal
Benjamin Alard inaugure la saison d’orgue 2024-2025 de l’église Saint-Louis-en-l’Île – Virtuose, coloriste et poète – Compte-rendu
Benjamin Alard inaugure la saison d’orgue 2024-2025 de l’église Saint-Louis-en-l’Île – Virtuose, coloriste et poète – Compte-rendu
De janvier 2019 à avril 2024, en raison d’importants travaux de restauration de l’édifice, le grand orgue Bernard Aubertin de Saint-Louis-en-l’Île s’est trouvé réduit au silence. Benjamin Alard (photo), son titulaire, trouva par bonheur refuge au temple du Foyer de l’Âme, près de la Bastille, délocalisant certains concerts, notamment ceux donnés à l’occasion de la parution de plusieurs volumes de son intégrale des œuvres pour clavier de Bach (1) – déjà neuf coffrets disponibles (Harmonia Mundi).
Bernard Aubertin s’étant retiré, c’est désormais Quentin Blumenroeder qui entretient l’instrument, qu’il a d’abord eu pour mission de débâcher à l’issue des travaux. Un peu de nettoyage intérieur, quelques réglages, sans qu’un accord général soit nécessaire, et le grand orgue de Saint-Louis-en-l’Île, qui fête cette année ses vingt ans, a repris son service, merveilleusement bonifié par le temps, selon son titulaire.
Bernard Aubertin s’étant retiré, c’est désormais Quentin Blumenroeder qui entretient l’instrument, qu’il a d’abord eu pour mission de débâcher à l’issue des travaux. Un peu de nettoyage intérieur, quelques réglages, sans qu’un accord général soit nécessaire, et le grand orgue de Saint-Louis-en-l’Île, qui fête cette année ses vingt ans, a repris son service, merveilleusement bonifié par le temps, selon son titulaire.
Grand orgue Aubertin de l'église Saint-Louis-en-l'Île © Mirou
Réentendu pour la première fois le 1er juin (Nuit Blanche) puis lors d’un récital de Benjamin Alard le 24 juin, l’instrument redevient le support d’une saison lancée le 13 octobre par son titulaire. Neuf concerts seront proposés en 2024-2025, chaque deuxième dimanche du mois à 12h30. Benjamin Alard recevra Frédéric Rivoal (Foyer de l’Âme, 12 janvier), la jeune Marie Dumas – qui avec sa sœur Charlotte se produit aussi à quatre mains (9 février) et Thomas Lacôte (Trinité, 13 avril) : de Frescobaldi à l’Omaggio a Frescobaldi de Ligeti en passant par Thomas Lacôte improvisateur et compositeur.
Pour ses propres six concerts dans le cadre de la saison, Benjamin Alard propose un cycle en forme de mise en perspective, chaque rendez-vous associant Johann Sebastian Bach, Carl Philip Emanuel Bach et Felix Mendelssohn, chacun étant l’auteur de six Sonates pour orgue. Bien que la palette et l’esthétique de l’orgue Aubertin soient pensées pour le temps de Bach au sens large, d’autres répertoires y trouvent leur bonheur, dont Mendelssohn, qui aimait les orgues classiques : durant l’élaboration de ses Six Sonates, il fit des essais de registrations sur le Stumm (1778) de la Katharinenkirche de Francfort, où il créa trois d’entre elles. Pour se convaincre de l’adéquation, réécoutons Ludger Lohmann jouant Mendelssohn sur le Stumm de même époque de l’abbaye de Sayn (Rhénanie-Palatinat) – ou l’intégrale Mendelssohn d’Olivier Vernet (avec Cédric Meckler pour les pièces à quatre mains), sauf les Sonates (Masevaux), sur cet orgue Aubertin.
Au programme du 13 octobre, souverainement ciselées par un orfèvre virtuose, coloriste et poète, sur des tempos très vifs s’agissant des mouvements extérieurs, généreusement déployés et chantants pour les sections intermédiaires, figuraient la Sonate n°6 en sol mineur de CPE Bach, prodigieuse d’élan et de chatoiement ; la Sonate en trio n°1 BWV 525 de Bach père, aussi fringant virtuose que son digne fils (Benjamin Alard a enregistré dès 2008, à Saint-Louis-en-l’Île et pour Alpha, les six Sonates en trio – sans doute des premières années de Leipzig, elles sont donc encore à venir dans le cadre de la grande édition chronologique d’Harmonia Mundi) ; enfin la Sonate n°4 de Mendelssohn, saisissante de contrastes entre impétuosité et densité des mouvements vifs et poésie rêveuse des sections médianes. Franc succès auprès d’un public venu nombreux, charmé et prêt à suivre l’intégralité du cycle : rendez-vous est pris pour les 10 novembre, 8 décembre, 9 mars, 11 mai et 8 juin…
Réentendu pour la première fois le 1er juin (Nuit Blanche) puis lors d’un récital de Benjamin Alard le 24 juin, l’instrument redevient le support d’une saison lancée le 13 octobre par son titulaire. Neuf concerts seront proposés en 2024-2025, chaque deuxième dimanche du mois à 12h30. Benjamin Alard recevra Frédéric Rivoal (Foyer de l’Âme, 12 janvier), la jeune Marie Dumas – qui avec sa sœur Charlotte se produit aussi à quatre mains (9 février) et Thomas Lacôte (Trinité, 13 avril) : de Frescobaldi à l’Omaggio a Frescobaldi de Ligeti en passant par Thomas Lacôte improvisateur et compositeur.
Pour ses propres six concerts dans le cadre de la saison, Benjamin Alard propose un cycle en forme de mise en perspective, chaque rendez-vous associant Johann Sebastian Bach, Carl Philip Emanuel Bach et Felix Mendelssohn, chacun étant l’auteur de six Sonates pour orgue. Bien que la palette et l’esthétique de l’orgue Aubertin soient pensées pour le temps de Bach au sens large, d’autres répertoires y trouvent leur bonheur, dont Mendelssohn, qui aimait les orgues classiques : durant l’élaboration de ses Six Sonates, il fit des essais de registrations sur le Stumm (1778) de la Katharinenkirche de Francfort, où il créa trois d’entre elles. Pour se convaincre de l’adéquation, réécoutons Ludger Lohmann jouant Mendelssohn sur le Stumm de même époque de l’abbaye de Sayn (Rhénanie-Palatinat) – ou l’intégrale Mendelssohn d’Olivier Vernet (avec Cédric Meckler pour les pièces à quatre mains), sauf les Sonates (Masevaux), sur cet orgue Aubertin.
Au programme du 13 octobre, souverainement ciselées par un orfèvre virtuose, coloriste et poète, sur des tempos très vifs s’agissant des mouvements extérieurs, généreusement déployés et chantants pour les sections intermédiaires, figuraient la Sonate n°6 en sol mineur de CPE Bach, prodigieuse d’élan et de chatoiement ; la Sonate en trio n°1 BWV 525 de Bach père, aussi fringant virtuose que son digne fils (Benjamin Alard a enregistré dès 2008, à Saint-Louis-en-l’Île et pour Alpha, les six Sonates en trio – sans doute des premières années de Leipzig, elles sont donc encore à venir dans le cadre de la grande édition chronologique d’Harmonia Mundi) ; enfin la Sonate n°4 de Mendelssohn, saisissante de contrastes entre impétuosité et densité des mouvements vifs et poésie rêveuse des sections médianes. Franc succès auprès d’un public venu nombreux, charmé et prêt à suivre l’intégralité du cycle : rendez-vous est pris pour les 10 novembre, 8 décembre, 9 mars, 11 mai et 8 juin…
Michel Roubinet
> Voir les prochains concerts d'orgue de "JS Bach" en France <
Paris, église Saint-Louis-en-l’Île (3, rue Poulletier, 75004), 13 octobre 2024
sites.google.com/site/orguesdesaintlouisenlile/concerts/saison-2024-2025
Sites Internet :
Association des Grandes Orgues de Saint-Louis-en-l’Île
sites.google.com/site/orguesdesaintlouisenlile/Home
Benjamin Alard + Discographie Harmonia Mundi
www.benjaminalard.net
www.harmoniamundi.com/artistes/benjamin-alard/
(1) www.concertclassic.com/article/benjamin-alard-au-temple-du-foyer-de-lame-vers-le-clavier-de-bach-le-plus-complet-qui-soit
Photo Benjamin Alard © Javier Salas
Derniers articles
-
04 Novembre 2024Alain COCHARD
-
03 Novembre 2024François LESUEUR
-
31 Octobre 2024Laurent BURY