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Alexandre Kantorow en récital au Festival de Sully et du Loiret– L’avenir devant soi
Le 43ème Festival de Sully et du Loiret fait la part belle à la nouvelle génération. Après David Kadouch, Julia Knecht et l’Ensemble Idomeneo de Debora Waldman, Debora Nemtanu et Romain Descharmes, Romain Leleu et l’Ensemble Convergences, il reste encore à entendre Olivier Fortin et son Ensemble Masques, Nemanja Radulovic, Le Trio Les Esprits, mais aussi, dimanche 29 mai, un concert de la Symphonie de poche de Nicolas Simon et un récital d’Alexandre Kantorow.
© Jean-Baptiste Millot
Invité il y a peu de la Fondation Louis Vuitton à Paris, le pianiste français aura été une vraie révélation pour ceux qui le découvraient en concert à cette occasion.(1) Fils du violoniste Jean-Jacques Kantorow, il a toujours baigné dans la musique, mais sans toutefois envisager de s’y dédier de façon professionnelle dès le départ – « mes parents ne m’ont jamais poussé. » Jusqu’à 13 ans environ, Alexandre Kantorow pratique le piano en amateur – doué ! Le déclic se produit grâce à Igor Lazko (un ancien élève de Yakov Zak au Conservatoire de Moscou) dont l’enseignement à la Schola Cantorum marque profondément un adolescent très attiré par les sciences mais qui, à la faveur d’une scolarité à horaires aménagés au Lycée Racine, se dirige finalement vers la musique.
Il n’a que 16 ans lorsqu’il passe son Bac S et entre au Conservatoire National Supérieur de Paris dans la classe de Frank Braley. Le courant passe entre ce dernier et un élève qui apprécie un enseignement « pas conventionnel ». « Les cours s’apparentent à des rencontres un peu dans l’esprit de masterclasses », confie Alexandre Kantorow. Parallèlement au cursus au CNSMDP (qui s’achèvera à la fin de l’année scolaire en cours), il aura aussi bénéficié des conseils de Georges Pludermacher, Théodore Paraskivesco ou Jacques Rouvier.
Le choix de la Sonate n° 1 de Rachmaninov, présente dans le programme de la Fondation Vuitton comme dans celui du récital au Festival de Sully, peut surprendre de la part d’une si jeune interprète. Alexandre Kantorow avoue avoir eu le coup de foudre pour cet opus en écoutant l’enregistrement de John Ogdon – comme on le comprend ! Le jouer aujourd’hui constitue « une forme d’hommage à Igor Lazko », qui a tant contribué à la carrière que le musicien mène désormais avec pour points de référence des devanciers ou contemporains tels que Cziffra, Horowitz, Michelangeli, Zimerman et Lupu.
Côté répertoire, Alexandre Kantorow a manifesté il y a peu son goût pour la musique de Liszt en enregistrant - remarquablement - les deux concertos et Malédiction, avec son père à la tête du Tapiola Sinfonietta (1 CD Bis). Brahms et plus encore Bartók font partie des auteurs que le pianiste prévoit d’approfondir dans un avenir proche. Mais à côté du grand répertoire, il sait aussi faire preuve de curiosité, comme l’a illustré l’original programme Fauré, Gédalge et Chevillard enregistré avec son père au violon il y trois ans (pour NoMadMusic). Car la musique de chambre l’attire beaucoup aussi : en trio avec Vaskha Delnavazi (violon) et Jérémy Garbag (violoncelle), Alexandre Kantorow a raflé il y peu le premier prix du 30e Concours européen de Musiques d’Ensemble de la Fnapec, et vient de former un quatuor avec clarinette avec Amaury Viduvier, Shuichi Okada et Aurélien Pascal – fine équipe !
Dimanche prochain, c’est en récital, essentiellement dans de la musique russe (Tchaïkovski, Rachmaninov, Stravinski/Agosti et... une brève incursion chez Brahms), que l’on entendra Alexandre Kantorow. Ne manquez surtout pas ce rendez-vous s'il se présente à vous !
On brûle d’impatience de découvrir l’enregistrement russe (programme identique à celui du récital à la Fondation Vuitton) que le pianiste a mis en boîte il y a peu. Et l’on ne se réjouit pas moins de la perspective de l’enregistrement des Concertos nos 4 et 5 de Saint-Saëns prévu (chez Bis) avec le Tapiola Sinfonietta.
Alain Cochard
(1) www.concertclassic.com/article/alexandre-kantorow-en-recital-la-fondation-louis-vuitton-un-grand-est-ne-compte-rendu
Alexandre Kantorow, piano
Œuvres de Tchaïkovski, Rachmaninov, Brahms, Stravinski
29 mai 2016 – 11h
Sully-sur-Loire – Eglise Saint-Germain
www.festival-sully.fr/concerts-2016/alexandre-kantorow
43ème Festival de Sully et du Loiret, jusqu’au 5 juin 2016
www.festival-sully.fr/
Photo © Jean-Baptiste Millot
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