La rentrée est là, mais il reste encore bien des raisons de se réjouir pour le mélomane avec les festivals de septembre. Celui de Besançon, l’un des plus anciens sur la très longue liste des manifestations musicales françaises, parvient cette année à sa 78e édition, d’autant plus attendue et excitante qu’elle se conjugue avec la 59e édition du Concours international de jeunes chefs d’orchestre, compétition qui – la provenance des candidats l’atteste (13 nationalités représentées cette fois en finale) – fait la renommée de la cité franc-comtoise dans le monde et rallie tous les deux ans un public de passionnés qui suivent les épreuves avec une attention rare. Ce qui donne tout son poids au Prix du Public à Besançon ...

Copieux week-end d’ouverture

En attendant, à compter du 12 septembre, la programmation concoctée par Jean-Michel Mathé promet de faire bien des heureux, ce dès le week-end d’ouverture où, de la musique latino-américaine à celle de Tchaïkovski (avec Le Luzerner Sinfonieorchester, Michael Sanderling et Edgar Moreau), une dizaine de concerts sont proposés. Notez que celui du 12 au soir, dirigé par Yannis Pouspourikas, avec Carolina Eyck au thérémine (instrument que l’on n’a pas l’occasion d’entendre tous les jours !), rappellera que Régis Campo entame sa deuxième année de résidence dans un festival dont la 78e édition fera entendre plusieurs de ses compositions, dont Delirium Scherzo, en création mondiale, pièce inscrite au programme de la finale du Concours – son titre laisse supposer qu’elle donnera du fil à retordre aux trois jeunes baguettes parvenues à l’ultime épreuve ... Signalons aux amateurs d’orgue qu’un séduisant programme avec percussions de Lully à Florentz (par Pierre-Yves Fleury et Nicolas Mathureau) est proposé le 13 (11h, église de la Madeleine).

 
Finale avec la Deutsche Radio Philharmonie
 
Une variété des propositions qui caractérise tout autant la suite du festival, avec de la musique de chambre (Quatuor Parisii le 21, Trio Cassard-Grimal-Gastinel le 26), du répertoire choral (La Sportelle, sous la direction de Nigel Short, dans un programme « O Sacrum Convivium » le 25 ; plusieurs concerts de l’Ensemble Sequenza 9.3 de Catherine Simompietri, dont une carte blanche à Régis Campo le 19) ou, bien évidemment, du symphonique : Jean François Verdier et son magnifique – il faut le dire et le redire – Orchestre Victor Hugo dans la 5e de Chostakovitch le 17, l’Orchestre national d’Île-de-France et Case Scaglione dans Ravel, Bartók et Stravinski le 18, Renaud Capuçon et l'Orchestre de chambre de Lausanne le 20 et, sous la baguette du grand Michael Schønwandt (qui est par ailleurs président du jury du 59e Concours de jeunes chefs), un lumineux programme Chaminade, Canteloube (avec la soprano Christina Landshamer) et Mahler (4e Symphonie) confié à la Deutsche Radio Philharmonie.
Après l’Orchestre Victor Hugo et l’Orchestre Dijon Bourgogne (1/2 finale opéra uniquement) pour les premier et deuxième tours, c’est la formation allemande qui participera à la finale du 27 septembre dans un programme qui, outre le Delirium Scherzo de Campo, comprendra l’ouverture de Béatrice et Bénédict de Berlioz et des extraits du Roméo et Juliette de Prokofiev.
20 candidats (1), retenus au terme des présélections du printemps à Besançon, Seoul, Paris, Berlin et Montréal, seront sur la ligne de départ le 22 septembre. On aura l’occasion de vous reparler de tout ça.
 
Alain Cochard