Depuis 2023, le Festival L’Esprit du Piano de Bordeaux a adopté un structure en deux volets, la première, au printemps, se concentrant sur les interprètes de la nouvelle génération. Son coup d’envoi sera donné le 13 mai, de la plus généreuse façon puisque cette journée intitulée « Piano en partage » verra se succéder trois remarquables artistes sur la scène du théâtre Femina.
 
Piano en partage
 
Vincent Mussat (photo) ouvrira le ban avec un « récital jukebox », formule dans laquelle il a plus d’une fois eu l’occasion de se faire applaudir. Tout commencera de façon très « classique » avec une grande pièce du répertoire, Schumann et ses Kreisleriana en l’occurrence, puis on s’encanaillera un peu avec la farceuse Chopianata de Clément Doucet, avant le laisser place au talent d’improvisateur du pianiste toulousain, qui s’emparera de thèmes de chansons célèbres proposées par le public.(1)
En milieu d’après-midi, on aura rendez-vous avec Célia Oneto Bensaid, insatiable découvreuse, souvent impliquée dans les projets de la Cité de Compositrices – pour les mélodies et la musique de chambre de Rita Strohl par exemple. Elle est aussi éprise de musique américaine et l'on disposera dans les mois prochains de son intégrale des Etudes de Philip Glass (Mirare). Son récital bordelais en offrira un avant-goût, en compagnie de pages de Chopin, Ravel et Bizet.
C’est en revanche au thème d’un disque déjà paru (et particulièrement réussi !), « Wanderer sans paroles » (Alpha), que Juliette Journaux reviendra peu ou prou en soirée avec un programme « Errer et rêver » réunissant des transcriptions et pages originales de Schubert, Wagner, Mahler, Schoenberg et Zemlinsky. (2)

 

Roman Borisov © Nikolaj Lund

Roman Borisov de retour
 
Une copieuse journée d’ouverture donc pour un Esprit du Piano 2025 qui retrouvera par la suite Roman Borisov. Le Russe avait fait grande impression en 2022 à Bordeaux (3) ; il est retour dans deux opus à sa mesure avec la Sonate « Appassionata » et la Sonate n° 1 de Rachmaninoff – un ouvrage qui a la faveur des interprètes depuis qu'Alexandre Kantorow s'en est emparé.
 
A la découverte du Claude Duboscq
 
Si le grand répertoire occupe une place de choix dans sa programmation, Paul-Arnaud Péjouan n’a pas oublié les curieux de répertoires rares. Compositeur de la région bordelaise, élève de Vincent d’Indy, admirateur de Debussy et Erik Satie, Claude Duboscq (1897-1938) (4) fera ainsi l’objet d’un hommage partagé entre Hyun-Hee Lee et Marie-Bénédicte Cohu. (16 mai). 
Avec Karla Martínez (4 juin) et Alexandra Ivanova (6 juin) enfin, le répertoire latino-américain et le jazz refermeront la première partie du festival bordelais.
 
Alain Cochard