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Vol retour à l’Amphithéâtre de la Bastille - Pingouin et Martien - Compte-rendu

Spectacle de la neuve Académie de l’Opéra de Paris, Vol retour est emprunté à une production de l’English national Opera (The Way Back Home) où il a été étrenné il y a exactement un an. Un spectacle tout public, et particulièrement à destination des enfants. Et une réelle réussite.
 
Rien n’est plus difficile pourtant qu’un opéra pour enfants. Et certains s’y sont déjà cassés le nez. Ici, la donne est simple : un conte de notre temps, d’après Oliver Jeffers, qui voit un enfant et son copain pingouin tenter de rejoindre Mars sur un avion tombé du ciel. Ils échoiront sur la Lune, où ils rencontrent toutefois un Martien, et finissent avec lui les aventures malgré les obstacles tramés par les Bidules (il fallait bien des méchant). Le livret revient à Rory Mullarkey, traduit en français par Mirabelle Ordinaire, sur une musique écrite par Joanna Lee. Celle-ci laisse place à des interjections chantées au-dessus d’un petit ensemble instrumental (violon, alto, contrebasse, flûte) rythmé et percussif (avec une abondante percussion), et à l’occasion évanescent (à l’aide d’un célesta et d’un piano jouet). Assez prenant, y compris pour de jeunes oreilles.
 
L’Enfant et le Martien reviennent aux voix fermes de Laure Poissonnier et Pauline Texier, bien secondés, si l’on peut dire, par les quatre Bidules soprano, mezzo, ténor et baryton (Julia Jérosme, Clémence Poussin, Juan de Dios Mateos Segura et Mikhail Timoshenko). Stephen Higgins mène la petite troupe d’une batture sûre et efficace. Pour un joli fondu d’ensemble, dans l’acoustique qui n’est pas a priori si favorable de l’Amphithéâtre de la Bastille.
 
La mise en scène, conçue par Katie Mitchell, joue de l’esprit d’origine du livre d’images : avec cartons et objets en trompe-l’œil (signés Vicky Mortimer), des costumes façon bande dessinée, des lumières clignotantes, dans une animation sautillante. Les gamins s’en réjouissent. Même s’ils ne saisissent pas toujours, à l’instar des adultes, les soubresauts de la gentille historiette. L’intelligibilité des paroles passant un brin à la moulinette. Hormis des « pingouin », « martien » et autre « ouin-ouin » bien sonores. Et qui suffisent à ravir l’assistance, entre une musique entraînante et une mise en image tout autant.
 
Pierre-René Serna
 
Vol retour –Paris - Amphithéâtre de la Bastille, Paris, 5 décembre, Prochaines représentations les 9, 10, 11, 12, 14, 15, 17, 18 et 19 décembre 2015 / www.operadeparis.fr/saison-15-16/opera/vol-retour
 
Photo © Opéra national de Paris

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