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Vladimir Ashkenazy et l’Orchestre Philharmonique de Radio France - Tonique baguette - Compte-rendu

Pianiste de réputation internationale, Vladimir Ashkenazy s’est, avec le temps, de plus en plus investi dans la direction d’orchestre. En tant que directeur musical, il a successivement veillé aux destinées du Royal Philharmonic Orchestra, du Deutsches Symphonie-Orchester Berlin, de la Philharmonie Tchèque et du NHK de Tokyo. Depuis 2009, il est chef principal de l’Orchestre Symphonique de Sydney. Prokofiev, R. Strauss et Roussel forment le programme contrasté de la soirée qu’il dirige à la tête du Philhar.

Les trois extraits de la Suite de L’Amour des trois oranges de Prokofiev (Marche, Scherzo, Le Prince et la Princesse) sont menés de main de maître mais ne constituent qu’un hors-d’œuvre un peu frustrant par leur brièveté. Dans le Concerto n°2 du même compositeur, la violoniste moldave Patricia Kopatchinskaja (qui remplace Janine Jansen) privilégie davantage mimiques et posture (dont celle qui consiste à jouer pieds nus). Elle éprouve une certaine difficulté à donner vie à une œuvre dont les deux premiers mouvements pêchent par excès de lenteur (Allegro moderato) ou narcissisme (Andante assai). Seul le final permet enfin à la soliste de donner libre cours à un tempérament qui se joue des cascades de notes et des sauts d’archet.

En seconde partie, Ashkenazy anime le Don Juan de Richard Strauss par une interprétation vivante, chaleureuse, d’un lyrisme généreux. Le chef insuffle le même élan à la Suite n°2 de Bacchus et Ariane de Roussel dans laquelle les pupitres du Philhar rivalisent d’engagement, déployant une véritable symphonie de timbres jusqu’à la Bacchanale conclusive, emportée par un maelström tellurique.

Michel Le Naour

Paris, Salle Pleyel, 16 décembre 2011

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Photo : Jim Steere / Decca
 

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