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Vivaldi & Venise - Les opéras oubliés

C'est le chantier mené avec un engagement consensuel par plusieurs chefs d'orchestre "baroqueux" de la première heure et de la seconde voire troisième génération. Jordi Savall, Jean-Claude Malgoire, Gilbert Bezzina, Jean-Christophe Spinosi, Rinaldo Alessandrini partagent chacun une passion communicative pour les opéras de Vivaldi. C'est aussi un éditeur français, Opus 111 (Naïve) qui s'entête à éditer et enregistrer le fonds des manuscrits de Turin, ensemble de musique inédite qui contient plusieurs joyaux de l'opéra Vivaldien entre autres. Le travail d'exhumation a déjà produit maints opus prometteurs dont nous parlerons surtout dans notre second volet consacré à Vivaldi.

Le théâtre musical du Prètre Roux comble une lacune : celle de l'opéra vénitien au début du XVIIIe siècle dont on ignore encore tout, alors que depuis les premières heures baroques, la cité lagunaire est la première scène lyrique d'Europe. Vivaldi est-il sur le point de connaître le même destin que Haendel dont la plupart des ouvrages lyriques aujourd'hui à l'affiche de toute maison d'opéra qui se respecte, étaient inconnus il y a quarante ans ?

La "fièvre Vivaldi" est assurément l'événement musical de ces dernières années. Plus encore que le compositeur de musique de chambre dont les "Quatre Saisons" restent un standard intemporel, c'est l'auteur des dramaturgies lyriques qui aujourd'hui concentre les recherches et captive les interprètes. Si l'on en croit ce que l'intéressé a écrit lui même : pas moins de quatre vingt quatorze ouvrages ont été conçus de son vivant. Seuls quarante trois sont connus quand vingt et une partitions seulement nous sont parvenus plus ou moins complètes.

Alexandre Pham

Photo : David Tonnelier
 

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