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Vienne au temps de Lehar

A la tête de l’Orchestre Atelier OstinatO, Laurent Campellone rend hommage à l’auteur de La Veuve Joyeuse à l’Opéra Comique dans un programme intitulé « Vienne au temps de Lehar ». Une soirée donnée avec le concours des Solistes de l’Atelier Lyrique de l’Opéra de Paris.

Après avoir dirigé une très séduisante Etoile de Chabrier à Nantes puis à Angers en décembre, Laurent Campellone aborde Franz Lehar. Le programme « Vienne au temps de Lehar » ne sera hélas donné qu’un seul soir à l’Opéra Comique, mais l’année qui s’ouvre offrira bien d’autres occasions d’entendre le talentueux jeune chef français.

« Ma vie a changé en l’espace de deux heures » : en décernant son Premier Prix à Laurent Campellone en 2001, le Concours International de Jeunes Chefs d’Orchestre de la Communauté Européenne donnait un fantastique coup d’accélérateur à la carrière d’un artiste alors âgé de vingt-neuf ans et déjà fort d’une belle expérience (à l’Opéra de Toulon en particulier) et des précieux conseils de Christophe Eschenbach. Laurent Campellone ne manque d’ailleurs pas de rendre un hommage appuyé à ce dernier (dont il a été l’élève entre 2000 et 2001) : « un maître, un personnage très complet, un modèle d’humanisme ».

A la différence d’autres chefs de sa génération qui dirigent essentiellement à l’étranger, Laurent Campellone concentre la moitié de son activité en France. Depuis 2003, il occupe le poste de Directeur Musical de l’Esplanade de Saint-Etienne, où il a pris la succession de Patrick Fournillier. En plus de l’activité lyrique d’un orchestre qu’il éprouve un « plaisir fou » à diriger, le chef y a aussi la responsabilité d’une saison symphonique (cinq programmes cette saison).

Enthousiaste, curieux, ouvert à de nouvelles rencontres musicales, Laurent Campellone se réjouit du conduire pour la première fois l’Orchestre Atelier OstinatO dans un programme intitulé « Vienne au temps de Lehar ». « Un extra-terrestre dans la Vienne du début du siècle » : la formule du chef résume toute la complexité et l’ambiguïté d’un auteur à cheval sur deux époques (1870-1948) et dont on aurait bien tort de réduire l’art à La Veuve Joyeuse (1905).

On ne peut pleinement prendre la mesure de Lehar sans connaître une partition telle que l’opérette en un acte et trois tableaux : Frühling. Créée en 1922, cette « œuvre troublante et désespérée », selon Laurent Campellone, fait entendre un musicien « qui aimerait bien céder aux appels des sirènes de la modernité, si cela n’aillait pas contre tout ce qu’il est… ». Avant de découvrir Frühling avec les jeunes chanteurs issus de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Paris (Hye-Youn Lee, Diana Axentii, Ivan Geissler, Joël Prieto, Elisa Cenni & Jason S. Bridges), on aura pu goûter à une première partie de concert où figurent des extraits du Pays du Sourire, la valse L’Or et L’Argent, mais aussi des extraits de la Symphonie de chambre n°1 op 9 de Schoenberg.

Quant à Laurent Campellone, si vous ne pouvez venir l’écouter le 20 février à l’Opéra Comique, vous le retrouverez prochainement à Saint-Etienne (7, 10 et 12 mars) pour la résurrection du Polyeucte de Gounod. Un événement lyrique sur lequel nous ne manquerons pas de revenir.

Alain Cochard

« Vienne au temps de Lehar ». Opéra Comique. Lundi 20 février à 20h. . Réservation

Photo : DR
 

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