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Trois Valses d’Oscar Straus à l’Opéra Comique

Délicieuse redécouverte que celle de l’opérette Trois Valses d’Oscar Straus – avec un seul s ! - à l’Opéra Comique. Les représentations durent jusqu’au 9 avril, tous les jours sauf le lundi, profitez-en !

« Quel bien ça fait, dans ce monde de brutes ! », me glisse ma gentille voisine au terme de la première de l’opérette Trois Valses mise en scène par Jean-Louis Grinda. On ne saurait mieux résumer le plaisir éprouvé au cours d’une soirée passée à savourer une partition d’une… fraîcheur surannée, pourrait-on dire.

Compositeur d’origine viennoise, Oscar Straus (1870-1954) n’avait pas de lien de parenté avec les deux rois de la valse, mais a fait appel à des thèmes des Strauss père et fils, respectivement dans les premier et deuxième actes de son opérette Trois valses (qu’Yvonne Printemps et Pierre Fresnay donnèrent en version française au Bouffes Parisiens en 1937 – un vrai triomphe !).

Ouvrage singulier que Trois Valses dont l’action – trois idylles sur trois générations - se situe en 1867 au I, 1900 au II et 1937 au III ; partition délicieuse également que l’on déconseille aux ronchons, aux raseurs, aux tritureurs de concepts et aux… dérangeurs de mouches, aussi vivement qu’on la recommande aux mélomanes en quête d’une soirée légère et pétillante comme des bulles de champagne. On n’avait pas souvent vu autant de gens souriants sur un quai de métro que ceux croisés à la station Richelieu-Drouot au sortir de ce spectacle…

Décors et costumes parfaits de Dominque Pichou et Danièle Barraud, mise en scène simple, vivante et parsemée de détails piquants : tout fonctionne à merveille ! D’autant que l’on a rassemblé une distribution qui excelle dans le chant autant que la comédie et où il faut saluer en particulier la prestation de Laurence Janot et Jean-Baptiste Marcenac dans les deux rôles principaux.

Dans la fosse, Didier Benetti enlève la musique du valsant Oscar avec beaucoup de chic et de vie. Attentif à ses chanteurs, il conjugue élan et sens de la respiration et sa direction participe de la réussite d’un remarquable travail d’équipe. Une soirée gorgée de plaisir partagé, de charme, de drôlerie. Vous avez bien raison, gentille voisine, que ça fait du bien… dans ce fichu monde de brutes !

Alain Cochard

Opéra Comique, le 17 mars 2006 et jusqu’au 9 avril. Réservation

Photo : DR
 

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