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Toulouse - Compte-rendu : Contre l'oubli, Le Roi David à Toulouse

Les chœurs du Capitole donnent une nouvelle chance au Roi David. Voilà, on ne peut que le constater : certains ouvrages ont connu leur heure de gloire puis déclinent vers l’oubli. Ainsi, Jeanne au bûcher n’a jamais quitté le répertoire, alors que Le Roi David omniprésent jusque dans les années soixante dix n’est quasiment plus jamais donné.

Patrick Marie Aubert a donc eu raison d’exhumer dans le cadre de Convergence cette partition inspirée qui aurait du réunir un public plus large, mais à Toulouse le soleil printanier est l’ennemi de la musique. Petite salle donc, mais la qualité de l’interprétation, elle, était au rendez-vous, avec les premiers pupitres des souffleurs de l’Orchestre du Capitole et leurs couleurs si naturellement appareillées à la poétique inventive d’Honegger, et des chœurs engagés autant pour les musiques guerrières, les imprécations que pour la jubilation. Car la fresque d’Honegger garde tous ses pouvoirs suggestifs qui culminent dans l’invocation à Samuel ou Nicole Fournié donnait le frisson. Gilles Ragon (photo ci-dessus) avait retrouvé sa tessiture naturelle perdue en Arnalta la veille, Kathouna Gadelia tressait les encorbellement des ses chants avec son timbre flûté, et David enfant confié à un soprano, balbutia un peu, rattrapé par la baguette efficace de Patrick Marie Aubert.

On aimerait bien que Paris donne aussi sa chance à ce Roi David qui depuis quelques lustres n’a plus résonné aux bords de la Seine.

Jean-Charles Hoffelé

Le Roi David d’Honegger, Théâtre du Capitole, Toulouse le 8 avril 2006.

Photo : Patrice Nin.


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