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​Tarmo Peltokoski dirige Ralph Vaughan Williams – À la conquête d’un continent inconnu

Il est né avec le siècle et c’est avec lui qu’après les fructueuses années Sokhiev l’Orchestre national du Capitole s’est lancé dans une nouvelle aventure. Nommé en 2022, Tarmo Peltokoski a entamé à la rentrée passée un premier mandat qui court jusqu’à 2029. D’emblée, le Finlandais imprime sa marque. Un fil rouge pour les cinq années qui viennent ? D’autres auraient opté pour une intégrale des symphonies de Beethoven, de Sibelius ou, comble du manque d’originalité désormais, de Mahler. Rien de cela. C’est dans une aventure autrement originale – et utile compte tenu de la valeur de la musique dont il est question et de sa rareté dans les programmes de nos orchestres – qu’il se lance : les neuf Symphonies de Ralph Vaughan Williams (1872-1958). Autant dire un continent inconnu pour le public français qui tend hélas trop à réduire le XXe siècle anglais à Britten. Une entreprise passionnante dont la trace demeurera grâce aux enregistrements prévus chez DG. Et en cette matière, s’agissant de Vaughan Williams, on ne saurait parler de trop-plein ...

 

© Romain Alcaraz

 
Quoi de mieux pour commencer que ... le commencement. Surtout lorsque l’on a affaire à une partition au souffle aussi puissant celui que la Symphonie n°1 « A Sea Symphony ». Esquissée à partir de 1903, elle fut terminée et créée en 1910 au Festival de Leeds – deux ans donc après que le compositeur eut passé quelques mois à Paris pour y travailler avec un certain Maurice Ravel. Deux solistes (sop. et bar.), le chœur et toutes les ressources de l’orchestre symphonique (l’orgue est même requis dans les deux mouvements extrêmes) sont mis à contribution dans une vaste composition sur des poèmes de Walt Whitman : en résulte une musique aussi suggestive que prenante, où l’évocation de l’élément marin se mêlent à des considérations plus métaphysiques. Une première incursion tardive mais particulièrement réussie dans le monde de la symphonie.
 
L’Orchestre national du Capitole de Toulouse a décidé de faire les choses en grand. S’il n’interviennent pas dans le scherzo, uniquement choral, les solistes sont beaucoup sollicités dans les trois autres mouvements : on peut faire toute confiance à Chen Reiss et Simon Keenlyside pour traduire les beautés de la Sea Symphony. Quant au chœur, c’est l’un des meilleurs que se puisse trouver, et un très ancien partenaire de l’ONCT, Orfeón Donostiarra, qui sera à l’œuvre pour le démarrage du cycle Vaughan Williams de Tarmo Peltokoski.
Une soirée impatiemment guettée et d’une très forte valeur symbolique pour le jeune directeur musical il va sans dire.
 
Alain Cochard

 

> Les prochains concerts symphoniques <

Orchestre national du Capitole de Toulouse, dir. Tarmo Peltokoski / Chen Reiss, Simon Keenlyside, Orfeón Donostiarra.
 
11 janvier 2025 – 20h
Toulouse – Halle aux grains
onct.toulouse.fr/agenda/tarmo-peltokoski-2431440/
 
Photo © Romain Alcaraz

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