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Soleil romain, le « Carnaval Baroque » à la Cité de la musique
Le « Carnaval Baroque » du Poème Harmonique, suivi d’une riche programmation sur le thème Rome 1700. En dépit de la météo, début de printemps radieux à la Cité de la Musique ! D’aucuns ont en mémoire le « Carnaval Baroque » que le Poème Harmonique de Vincent Dumestre et des acrobates et jongleurs issus du Centre National des Arts du Cirque ont offert en janvier 2006 au Théâtre des Célestins de Lyon dans une mise en scène de Cécile Roussat.
Coloré et revigorant, leur spectacle à été retenu (pour deux représentations) par la Cité de la Musique en prélude à une série intitulée « Rome 1700 ».
Musiques de Monteverdi et de Francesco Manelli alias « Il Fasolo », entre autres, se mêlent dans ce « Carnaval » que Paris s’apprête à découvrir dans une version spécialement conçue pour la salle de la Villette. Le projet des interprètes n’a toutefois en rien changé : retrouver l’énergie de la fête à travers l’évocation d’une nuit et d’une journée dans les palais et les rue de Rome.
Belle entrée en matière pour une programmation que la ville éternelle continue d’inspirer jusqu’au 7 avril, qu’il s’agisse du répertoire vocal ou instrumental. A partir de ce dernier l’ensemble La Fenice de Jean Tubéry à imaginé un concert « Musiques des palais et des rues » qui prolonge idéalement le « Carnaval » de Vincent Dumestre.
Mais on pourra aussi entendre Guido Balestracci et Bruno Cocset dans une intégrale des Sonates pour violoncelle ou viole de gambe op 5 de Corelli. Vous préférez le violon ? Viktoria Mullova est la soliste d’un concert à dominante vivaldienne aux côté du Giardino armonico. Et ne manquez pas non plus Amandine Beyer et L’Assemblée des Honnestes Curieux ! On regrette que la Cité de la Musique n’ait pas confié à l’excellente jeune violoniste et à son non moins remarquable ensemble une soirée complète. Il reste qu’on peut les retrouver au terme d’un « Forum Rome 1700 » où la présence de musicologues tels que Ivan A Alexandre, Anne Piéjus ou Denis Morrier augure d’un passionnant après-midi.
Mais on ne saurait évoquer l’aube du Settecento à Rome sans musique vocale. L’auditeur va être gâté en ce domaine. En particulier avec des oratorios d’Alessandro Scarlatti dont El Ayre Español dirigé par Eduardo Lopez Banzo donne Colpa, Pentimento e Grazia. Rinaldo Alessandrini et l’ensemble Les Agrémens ont pour leur part choisi La Vergine dei dolori, tandis que Fabio Biondi et son Europa Galante interprètent La Santissima Annunziata.
Beaucoup d’oratorio ? Le pape Innocent XII avait on s’en souvient interdit l’opéra à Rome en 1700. Un jeune musicien de passage dans la cité en 1707, Haendel, contourna l’obstacle avec le Trionfo del Tempo e del Disinganno – oratorio gorgé du génie dramatique et de la sensualité de son auteur - que la Cité de la Musique propose sous la direction d’un haendelien fervent : Marc Minkowski.
Alain Cochard
Rome 1700, Cité de la Musique, du 24 mars au 7 avril
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