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Sol Gabetta, Tugan Sokhiev et la Staatskapelle Dresden – Le sublime sous un plafond de verre – Compte-rendu

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© Charles d'Hérouville
Un extraordinaire son d'ensemble
La 7e Symphonie de Bruckner est dédié à Louis II de Bavière. Cela suffit pour révéler le caractère d’une partition passionnée, féerique et hostile à toute notion de limite. Bruckner y développe longuement les thèmes et accorde près de trente minutes au remarquable Adagio, immortalisé par Visconti dans Senso. Créée un an après la disparition de Wagner, la symphonie contient toute l’ardeur romantique nécessaire à un hommage au protégé de « Kini ». Visiblement plus à l’aise que dans le concerto, Sokhiev noue un dialogue avec l’orchestre dont il tire un extraordinaire son d’ensemble, parfaitement adapté à l’acoustique de la salle Pierre Boulez. Dès les premières notes de l’Allegro, le Tyrol apparaît dans sa brume, incarné par un pupitre de cuivres redoutablement efficace. L’unité des cordes permet un engagement généreux, que perturbe une justesse malheureuse chez les vents (sûrement la fatigue). Le final de l’Adagio hésite entre drame et espoir et sublime l’influence wagnérienne qui se poursuit dans le Scherzo, tel un conte de fées. Le plafond de verre n’est pas totalement brisé, mais on applaudit la remarquable précision des attaques et la résistance des musiciens au long d’une soirée que, malgré son ampleur, on n’aura pas vu passer.
Antoine Sibelle

Philharmonie de Paris, le 27 mai 2025
(1) www.concertclassic.com/article/tarmo-peltokoski-sol-gabetta-et-lorchestre-national-du-capitole-de-toulouse-la-philharmonie
Photo © Charles d’Hérouville
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