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Robin Renucci et Nicolas Stavy créent « L’Enfance à l’œuvre » au Festival d’Avignon – L’encre des vocations

Il y a une dizaine d’années, Le Pianiste (spectacle tiré du récit de Wladyslaw Szpilman) avait donné à Robin Renucci et Nicolas Stavy (photo) l’occasion de collaborer pour la première fois – et de s’apprécier mutuellement. Depuis le comédien et le musicien ont plusieurs fois eu l’occasion de se retrouver pour des concerts-lectures, autour des Sept Dernières Paroles du Christ de Haydn ou de pièces de Liszt d’inspiration littéraire par exemple. Il y a quelques jours, le Festival de Nohant les a reçus, avec grand succès, pour « Milena », spectacle bâti à partir des Lettres à Milena de Kafka et de musiques de Chopin. Le Festival d’Avignon les attend pour la création de « L’Enfance à l’œuvre » (le 7 juillet au Collège Anselme).

Robin Renucci @ Jen-Christophe Bardot

« C’est le résultat d’un long mûrissement, explique Nicolas Stavy ; nous avions au départ imaginé un spectacle autour de la Promesse de l’aube de Romain Gary, puis le projet s’est étendu à Proust. Chemin faisant nous nous sommes dit qu’il ne fallait pas en rester à un simple concert-lecture, mais qu’il y avait matière à un vrai spectacle, avec une mise en scène. Séduit par notre idée, Olivier Py a tenu à ce que « L’Enfance à l’œuvre » soit créé au Festival d’Avignon cet été. »
« Nous y travaillons depuis un an, poursuit le pianiste. La thématique de l’enfance est abordée à partir de trois auteurs, Romain Gary, Proust et aussi Rimbaud, trois visions différentes tant dans le contenu que l’écriture. Par-delà la dimension autobiographique, nous nous sommes d’abord intéressés à ce qui, dans l’enfance de ces auteurs, a nourri le devenir de l’écrivain, sa vocation créatrice. »

Si Robin Renucci s’est d’abord préoccupé du choix des textes, et Nicolas Stavy de celui des musiques, la gestation de « L’Enfance à l’œuvre » s’est toujours déroulée en étroite concertation, dans un échange permanent. « Nous avons comme toujours cherché à éviter le côté « ping pong » ; un texte-une musique, un texte-une musique, précise N. Stavy, à nous situer dans l’évocation, la suggestion, non dans l’illustration.

La Mélodie hongroise de Schubert ouvre un spectacle comprenant des pièces de Tchaïkovski, Rachmaninov, Franck, Schumann, mais aussi Scriabine – ses deux Poèmes op. 32 seront d’excellents compagnons du feu rimbaldien ! –, l’une des préoccupations étant de « changer la consistance de l’écriture musicale en fonction de celle des textes.»

Le spectacle a été mis en espace, de façon aussi précise que sobre par les soins de Nicolas Kerszenbaum. Une sobriété et une légèreté du dispositif scénique d’autant plus nécessaires que « L’Enfance à l’œuvre » est une production des Tréteaux de France, vouée à l’itinérance donc. Après 14 représentations dans la cité des papes et ses environs, du 7 au 26 juillet, on la retrouvera ensuite à Bastia (28 juillet), Gisors (6 octobre), Villefranche-sur-Saône (octobre) et Valence (décembre). Gageons que ce n’est là qu’un commencement.

Alain Cochard
(Entretien avec Nicolas Stavy réalisé le 21 juin 2017)

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« L’Enfance à l’œuvre »
7, 8, 10, 11, 13, 14, 15, 18, 19, 20, 23, 24, 25 & 26 juillet 2017
www.festival-avignon.com/fr/spectacles/2017/l-enfance-a-l-oeuvre

Photo Nicolas Stavy © Gilles Moliniers

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