Journal
Prades au TCE - Un rêve chambriste - Compte-rendu
En prélude à la soixantième édition du Festival Pablo Casals (qui se tiendra à Prades du 26 juillet au 16 août), un second concert « décentralisé » était donné au TCE après un premier rendez-vous en janvier, réunissant des chambristes parmi les meilleurs du moment.
Formation légendaire, le Quatuor Talich(1) se révèle à la hauteur de sa réputation dans le « Lever du soleil » de Haydn par l’alacrité, la finesse de trait, l’élan rythmique dont il fait preuve. Le pianiste Peter Frankl (ancien élève de Zoltán Kodály et Premier Prix du Concours Long-Thibaud en 1957) est un immense artiste que l’on a peu l’occasion d’entendre à Paris.
Associé aux violonistes Hagai Shaham et Dan Zhu, à l’altiste Lise Berthaud et au violoncelliste Arto Noras, il est un partenaire qui unifie les différences, relance sans cesse le discours du Quintette avec piano op 44 de Schumann là où chacun pourrait tirer la couverture à soi. L’œuvre se recrée sous nos yeux avec une vie, un sens narratif et une élégance d’un romantisme juvénile (superbe violoncelle racé et souple d’Arto Noras).
L’Octuor de Mendelssohn où l’on retrouve tous les musiciens à cordes préfère l’engagement, l’urgence, à la pure perfection. L’entrain, le bonheur de jouer ensemble, la poésie fervente qui se dégagent de l’interprétation (avec une mention pour le violon sensuel de Hahai Shaham) ne sont pas le fait de huit individualités mais le résultat d’un travail collectif salué comme il se doit par un public enchanté.
Michel Le Naour
Paris, Théâtre des Champs-Elysées, 16 février 2012
(1) Signalons que la fameuse intégrale des quatuors de Mozart des Talich vient d’être rééditée (7 CD La Dolce Volta)
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Photo : Josep Molina
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