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Paris - Compte-rendu : Lionel Bringuier au TCE, Maîtrise et jeunesse


Dès Sospiri, ce regret d’Elgar, Bringuier sculpte chaque pianissimo, sans souligner pourtant et en laissant respirer les ponctuations suggestives de cette œuvre si peu connue chez nous. Qu’il l’ait programmée en ouverture de son concert au TCE illustre sa curiosité de musicien. A-t-il entendu l’enregistrement si étreignant de Barbirolli ? Probable tant le style en est exact. Un Concerto pour violon de Sibelius plein de caractère – le grand climax du finale, avec ces cuivres granitiques dont on ne croyait pas les souffleurs de l’Ensemble Orchestral capables, bluffe littéralement – le montrait très à l’écoute de son soliste, Henning Kraggerud, volontiers fantasque et adoptant le ton des sagas, malgré une touche pas toujours très exacte, et peu d’attention à la grande arche de l’œuvre pourtant si visible.

Une Cinquième Symphonie de Dvorak très en rythme, allègre, presque un peu trop pimentée, allait comme un gant à cet art de la direction déjà si maîtrisé mais dont le fond juvénile éclatait, idéalement apparié à une partition toute entière heureuse, malgré un quatuor qui avait bien de la peine à attaquer. Et d’ailleurs, les seules limites réelles de ce concert étaient celles de l’orchestre.

Jean-Charles Hoffelé

Lionel Bringuier et l’Ensemble orchestral de Paris, Paris, Théâtre des Champs-Elysées le 16 octobre 2007.

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Photo : DR

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