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Paris - Compte-rendu : Le Maréchal Ferrant, un vaudeville à la Péniche Opéra

Actuellement en résidence à la Péniche Opéra, l’ensemble Almazis-Iakovos Pappas proposait, du 9 au 26 novembre 2005, l’opéra bouffon d’André Danican Philidor, Le Maréchal Ferrant, daté de 1761. En rupture avec l’évolution de l’opéra-comique de son temps, l’œuvre se distingue par l’instrumentation réduite de deux violons et d’une basse continue, digne des spectacles de foire créés durant la première moitié du siècle. Sur une intrigue au demeurant plutôt mince (la crise que provoque la décision du Maréchal ferrant de marier sa fille à l’oncle de celui qu’elle aime) mais écrite dans le style de la comédie de vaudeville de l’époque, le compositeur use de toutes les ficelles de l’art musical pour donner à sa partition une véritable veine comique : on retiendra, par exemple, les bruits du marteau sur l’enclume et les cris d’animaux qui s’épanouissent dans une belle atmosphère de farce.

Il n’était donc guère étonnant d’assister à la représentation de cette œuvre méconnue par l’ensemble de Iakovos Pappas, spécialiste de ce genre de répertoire. Et on ne peut que saluer le résultat obtenu. Si les chanteurs possédaient des qualités musicales et théâtrales convaincantes, la mise en scène de Paul-Alexandre Dubois (brillant interprète du rôle titre) (photo ci-contre) insufflait aussi un esprit de légèreté et de fantaisie en accord avec l’œuvre mais qui ne versait jamais dans la vulgarité. Les costumes signés Gael Leduc et Cécile Le Moal se distinguaient également par une simplicité recherchée de très bon aloi. Finalement, un spectacle drôle et agréable qui donne envie de retourner à la Péniche Opéra pour découvrir la suite des aventures de Iakovos Pappas.

Anne-Claire Magniez

Photo : DR
 

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