Journal

Paris - Compte-rendu - Aldo Ciccolini en récital au TCE - Une manière d’accomplissement

Un récital d’Aldo Ciccolini est toujours un événement tant la maîtrise acquise au fil des années par cet interprète hors du commun tient du miracle. Son programme au Théâtre des Champs-Elysées permet d’entrer dans deux univers : l’un classique avec deux sonates de Mozart, l’autre tourné vers l’avenir avec le Livre I des Préludes de Debussy.

D’entrée de jeu, Ciccolini prend par la main et propose un voyage dont on sait qu’il sera captivant. La Sonate « Alla Turca » K. 331 de Mozart, pourtant rebattue, prend sous ses doigts une dimension d’éternité tant l’absence d’effets, l’élégance de la ligne et la tenue du discours subjuguent. Il en va de même de la mélancolique Sonate en si bémol majeur K. 333, d’une retenue à couper le souffle par son caractère doux-amer et son regard porté par-delà le miroir des apparences. Debussy est le territoire de prédilection de ce pianiste poète qui sait sculpter la matière sonore jusqu’à l’inouï (La Cathédrale engloutieLes Sons et les parfums tournent dans l’air du soir) ou manifester un humour distancié si cher à Claude de France (Minstrels). Un régal pour le public conscient de vivre un moment inoubliable, mais surtout un exemple qui mérite d’être médité par nombre d’épigones.

Michel Le Naour

Paris, Théâtre des Champs-Elysées, 31 mars 2009

> Programme du Théâtre des Champs-Elysées

> Lire les autres articles de Michel Le Naour

> Voir un extrait vidéo d’Aldo Ciccolini :

Photo : DR
 

Partager par emailImprimer

Derniers articles