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My Fair Lady par la Maîtrise Populaire de l’Opéra-Comique – Enthousiasme collectif – Compte-rendu

Après un Ecureuil bleu au pelage assez terne car victime de son désir de trop montrer de situations d’une maison d’opéra, de trop multiplier les références au répertoire et perdant de vue l’essentiel : faire rêver et rire des mômes – ce contre quoi les interprètes, excellents sur le plateau comme dans la fosse, ne pouvaient rien ... –, quel bonheur de découvrir My Fair Lady par la Maîtrise Populaire de l’Opéra-Comique !

Ambiance de fête dans une salle Favart pleine comme un œuf, où beaucoup de spectateurs sont présents pour la première fois, avec des étoiles plein les yeux, impatients de découvrir le travail de jeunes chanteurs (on se situe entre le CM1 et la terminale) menés de main de maître par un professeur d’enthousiasme comme on n’en croise pas tous les jours : Sarah Koné.
Riche idée d’Olivier Mantéi, patron du Comique, que d’avoir proposé à cette dernière d’animer la Maîtrise Populaire. On est tout simplement bluffé par le niveau atteint au bout de seulement deux mois de travail sur la célèbre comédie musicale de Frederick Loewe, dans une version ramassée (en anglais pour le chant et français pour les dialogues), avec une réduction de l’orchestre pour deux pianos (fort bien tenus par Charlotte Pancher et Benjamin Delpouve).

© My Fair Lady

Décors aussi simples que bien conçus (Roberta Chiarito), costumes très réussis (Lucie Guillemet) : le résultat séduit par l’engagement collectif qui porte la production. Quelques faiblesses, quelques hésitations parfois ? Sans doute - et tellement touchantes ... Mais Sarah Koné veille au grain ; au bout du compte, l’enthousiasme l’emporte haut la main ! On ne voit pas passer les presque deux heures que dure la soirée.

Difficile de résister à la piquante et charmeuse Eliza Doolittle de Violette Clapeyron, au Freddy de Sekhou Drame, au Higgins épatant d’Arthur Roussel, au Doolittle père haut en couleur d’Eliott Appel, au très british Pickering de Karl Gédor ou au Zoltan Karpathy savoureux d’Anna Gianforcano. Reste que c’est chacun des nombreux participants (pas loin d'une centaine), jusqu'au plus modeste membre du chœur, qu’il faudrait nommer et que l’on salue pour son implication sans faille, dans le jeu, le chant, les chorégraphies (signées Christine Bonneton) ou les claquettes (Isabelle Dauzet-Moa et Victor Cuno). Un vrai régal !

Alain Cochard

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Loewe : My Fair Lady – Paris, Opéra-Comique, 28 février 2018

Photo © Pierre Grobois

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