Quel que soit l’instrument, beaucoup d’interprètes d’aujourd’hui interrogent la formule du récital et cherchent à sortir des formules convenues. La harpiste Louise Ollivier, qui a entre autres étudié avec Emmanuel Ceysson, est de ceux-là : le programme «Miroir » qu’elle présente au théâtre de la Croisée des Chemins en témoigne.
 

Louise Ollivier © Compagnie Âme-Art

Dans une salle minuscule au fond d’une cour de la rue Haxo, on découvre un spectacle monté avec les moyens les plus réduits en termes de scénographie, mais très attachant. Autour du thème du « Miroir », l’artiste mêle des pièces de Philip Glass (des transcriptions des Etudes pour piano nos 1, 2, 5, 6, 8, 12 et 17), de Bach (Adagio du Concerto en ré mineur BWV 974) et Debussy (Clair de lune) et des poèmes d’Eluard, de Valéry et de sa main.
Miroir de l’eau, Miroir de feu, Miroir de lune : « une invitation à ralentir » dit Louise Ollivier d’un parcours sonore et poétique auquel on s’abandonne aisément. La musique de Glass, qui domine largement le programme, se révèle aussi hypnotique à la harpe qu’au piano (les transcriptions sont toutes de L. Ollivier) et offre l’occasion d’un très beau moment, juste après « Miroir de l’eau » de Paul Valéry, lorsque l’Etude n°5 se déploie sur un fond sonore de bruits de mer. Un épisode suspendu et onirique, à l’image de l’ensemble de ce « Miroir ».

Alain Cochard
 

Paris, Théâtre de la Croisée des Chemins (120 bis rue Haxo, 75019 / M° Télégraphe), 1^er novembre ; prochaines représentations les 8 et 15 novembre 2025 (15h) // www.theatrelacroiseedeschemins.com/
 
Site de Louise Ollivier : www.louiseollivier.com/

Photo © Compagnie Âme-Art