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Midi musical au Palais Garnier – Pur moment chambriste – compte-rendu

Ce dernier concert de musique de chambre donné par les musiciens de l’Orchestre de l’Opéra National de Paris à Garnier offrait, à côté d’une œuvre bien connue (le Quatuor à cordes op. 76 n° 2 « Les Quintes »  de Haydn), une partition rare et tardive de Max Bruch (1838-1920) : l’Octuor à cordes en si bémol majeur, op. posth, un ouvrage écrit l’année de la disparition du musicien mais dont la publication aura attendu 1996.
 
Dans Haydn, les violonistes Sylvie Sentenac et Eun-Hee Joe, l’altiste Grégoire Vecchioni, le violoncelliste Jérôme Lefranc font preuve d’une belle entente comme d’un remarquable niveau de réalisation technique. Le Premier violon s’impose avec autorité mais l’on gagnerait sans doute en poésie si ses attaques étaient moins franches. Quoiqu’il en soit, ce quatuor occasionnel ne démérite jamais face à des ensembles constitués.
Pour l’Octuor de Bruch se joignent Cédric Laroque et Elisabeth Pallas (violons), François Bodin (alto) et Sylvain Le Provost (contrebasse). Engagée, l’interprétation prend en compte la dimension architecturale (Allegro moderato initial),  la tendresse quasi brahmsienne (Adagio) comme la souplesse mendelssohnienne ou la fluidité schubertienne du final (Allegro molto). Dans l’écrin de Garnier, ce Midi musical partagé par un nombreux public offre un pur moment chambriste.
 
Michel Le Naour

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Paris, Opéra Garnier, 24 juin 2018

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