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Lyon - Les Nuits de Fourvière



Théâtre, Musiques, Danse, Cinéma, le festival lyonnais joue comme toujours la carte de l’éclectisme, mais réserve une partie non négligeable de son programme à la musique classique. Et ce de manière parfois très originale…

Les Nuits de Fourvière ont le goût des rencontres, parfois inattendues. Ainsi la musique de Bach sous les doigts d’Alexandre Tharaud et la chorégraphie équestre qu’elle a inspiré à Bartabas nouaient un merveilleux dialogue en ouverture du festival lyonnais le 14 juin dernier. Peu après, c’était au tour Philip Glass et de son ensemble d’interpréter en direct la partition que le compositeur américain a écrite pour « La Belle et la Bête » de Jean Cocteau.

Bientôt (10 juillet), le théâtre de plein de air de Fourvière sera le cadre d’un événement non moins singulier : « Médée Monologues » ; un spectacle réunissant l’actrice Fanny Ardant et la violoncelliste Sonia Wieder-Atherton. Confrontation de la littérature antique et de la modernité musicale, il associe en effet des monologues de la Médée d’Euripide à des pages de Chostakovitch, de Dusapin et d’un maître du passé dont la modernité n’a pas pris une ride : Monteverdi. Ardant-Wieder-Atherton : on imagine déjà le brûlant dialogue qui va se nouer entre ces deux artistes de tempérament…

On attend avec curiosité aussi le concert du chœur de chambre Accentus et de Laurence Equilbey (2 juillet) puisqu’il offre l’occasion d’entendre pour la première fois une nouvelle série de transcriptions pour chœur d’ouvrages de Bach, Schubert, Wagner, Mahler, Scriabine, Prokofiev, Debussy et Ravel que l’ensemble vient de mettre à son répertoire.

A côté de ces programmes assez atypiques, le festival lyonnais en propose d’autres, plus traditionnels mais non moins attirants. L’amoureux de musique symphonique se régalera de deux programmes qui sont de véritables hymnes à la couleur. Le 3 juillet, Moussorgski (Une Nuit sur le Mont Chauve et les Tableaux) résonnent sous la baguette de Jean-Claude Casadesus à la tête de son Orchestre National de Lille au cours d’une soirée où l’on entend aussi les Chants d’Auvergne de Canteloube par Véronique Gens.
L’Orchestre National de Lyon et son nouveau directeur musical Jun Märkl ne pouvaient faire défaut aux Nuits de Fourvière. Ils sont au rendez-vous (20 juillet) avec Liszt, Brahms et Khatchaturian ! La Rhapsodie hongroise n°2, Les Préludes, quelques danses hongroises, des extraits de Spartacus et Gayaneh. A l’instar de la lilloise, la phalange lyonnaise a choisi un programme très adapté au plein air.

Et Mozart ? Rares sont les festivals qui ignorent le héros de l’année, Fourvière ne fait pas exception sur ce point. Mais il faut reconnaître à la manifestation le mérite de l’originalité : Chick Corea est en effet l’interprète du Concerto n°24 avec l’Orchestre de Chambre de Bavière (24 juillet) au cours d’un programme où le jazzman donne aussi la création de son Concerto n°2 « A la manière de Mozart ».

A propos de jazz, notez enfin que Keith Jarreth se produit en trio à Fourvière (28 juillet), en compagnie de ses compères Gary Peacock et Jack DeJohnette.

Alain Cochard


Les Nuits de Fourvière
Jusqu’au 6 août
Théâtres Romains – Lyon 5e
Rés. : 04 72 32 00 00

Photo : DR

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