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L’Orchestre Philharmonique et Garrick Ohlsson - Un géant du piano - Compte-rendu



En ce début de saison, l’Orchestre Philharmonique de Radio France a décidément la main heureuse avec les solistes invités. Après François Leleux (le 23 septembre), admirable de légèreté dans un Concerto pour hautbois de Mozart en apnée, c’est au tour du pianiste américain Garrick Ohlsson (photo) de briller dans le rare Concerto de Samuel Barber (composé en 1962). Partition éclectique, attachée au principe du concerto grosso mais fortement influencée par Stravinski, Rachmaninov et le jazz, cette œuvre aux deux cadences redoutables témoigne d’une complexité qui la réserve à des interprètes accomplis.


Garrick Ohlsson est l’homme de la situation ! Il ne craint ni les cataclysmes de l’orchestre, ni les difficultés techniques dont l’ouvrage regorge. Tout autant architecte que peintre, il parvient à unifier les contraires avec une facilité déconcertante (qui séduisit en 1970 le jury du Concours Chopin de Varsovie).


Très contrasté dans les Danses de Galanta de Kodály auxquelles ne manque que la sève du folklore magyar, Myung-Whun Chung sait imprimer au Concerto pour orchestre de Bartók toute sa dimension angoissée à l’expressionnisme parfois forcé, sacrifiant toutefois la minéralité alchimique à la profusion du tissu instrumental. La cohésion des pupitres, la qualité des interventions individuelles attestent la grande forme actuelle du Philhar.




Michel Le Naour




Paris, Salle Pleyel, 30 septembre 2011


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Photo : DR


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