Journal

L’Orchestre Français des Jeunes inaugure le Festival de Laon 2019 – Classe d’excellence – Compte-rendu

Pour le quatrième et dernier concert de sa session d’été, l’Orchestre Français des Jeunes ouvrait la 31e édition du Festival de Laon (jusqu’au 9 nov.), une manifestation qu’il connaît bien et où il a toujours bénéficié d’un accueil empathique. En résidence depuis 2017 dans les Hauts-de-France, la formation constituée des meilleurs instrumentistes sélectionnés dans les Conservatoires francophones a établi une relation de proximité avec une région qui lui apporte un soutien financier.
 

Lise de la Salle © Yannick Perrin

Sous la baguette experte de Fabien Gabel, leur directeur musical (par ailleurs en poste à l’Orchestre Symphonique de Québec), les musiciens de l’OFJ affrontent un programme d’une particulière densité et susceptible de mettre en valeur leur capacité d’adaptation. Avec l’Ouverture de Béatrice et Bénédict de Berlioz, ils sont confrontés à une pièce qui exige une précision d’orfèvre. Leur engagement, la virtuosité vif-argent dont ils font preuve rendent justice à cette musique ludique et exigeante. Lise de La Salle offre ensuite une lecture efficace du Concerto pour piano en la mineur de Schumann ; une conception qui va droit son chemin, sans romantisme excessif, jusqu’au final pris à un rythme d’enfer mais bien soutenu par un chef qui sait établir un vrai dialogue concertant. En bis, la Sicilienne de J.-S. Bach transcrite par Wilhelm Kempff apporte une note méditative, bien adaptée au lieu sacré.
 

© Yannick Perrin
 
Après l’entracte, l’Adagio de la Symphonie n° 10, laissée inachevée par Mahler, est superbement servi par une progression savamment dosée. L’orchestre en majesté sonne in fine comme un immense orgue dans l’acoustique ample et réverbérée de la cathédrale Notre-Dame. Pour conclure, Mort et transfiguration de Richard Strauss bénéficie d’une vision narrative et claire, sans aucun effet, où la puissance le dispute au lyrisme. Chaque pupitre ajoute sa pierre à une remarquable cohésion d’ensemble et l’OJF atteint, grâce à un travail en profondeur, ce niveau d’excellence digne d’un orchestre constitué.
Le prochain rendez-vous, en novembre, concernera le répertoire classique, sous la conduite de Julien Chauvin, avec la participation du pianiste Andreas Staier. Deux concerts Mozart sont prévus, à la Cité de la musique et de la danse de Soissons (le 5 nov.) et salle Gaveau à Paris (le 6 nov.). Quant à la session d’hiver 2019 de l’OFJ (autour d'œuvres de Humperdinck, Ravel, Stravinski, Lehar et Strauss), elle se traduira par trois concerts, à Paris (29 nov.), Clermont-Ferrand (1er déc.) et Compiègne (3 décembre). De grands moments en perspective !
 
Michel Le Naour

Laon, Cathédrale, 6 septembre 2019
 
Festival de Laon du 6 septembre au 9 novembre 2019
www.festival-laon.fr
 
Site de l’Orchestre Français des Jeunes : www.ofj.fr/
 
Photo © Yannick Perrin

Partager par emailImprimer

Derniers articles