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Les 40 ans du Festival de l’Orangerie de Sceaux - 3 questions à Jacqueline Loewenguth


Les 11 et 12 juillet, le Festival de l’Orangerie de Sceaux inaugure sa 40e édition lors d’un week-end où l’on entendra le Wiener Klaviertrio dans des œuvres de Beethoven, Mozart et Schumann, mais aussi Roger Muraro dans la transcription de la Symphonie Fantastique de Berlioz par Liszt et extraits de la 1ere Année de pèlerinage. A l’occasion de ce 40e anniversaire, concertclassic a interrogé Jacqueline Loewenguth, directrice de la manifestation.

40 ans : voilà un âge respectable pour un festival de musique. Comment expliquez-vous le succès de celui de l’Orangerie de Sceaux ?

Jacqueline Loewenguth : Il tient je pense à la qualité des concerts que nous proposons et à la fidélité du public et des artistes. En ce qui concerne nos auditeurs, nous avons environ 300 personnes qui reviennent très régulièrement. Leur fidélité est fantastique : lorsque nous envoyons les formulaires de réservation, nous recevons souvent des réponses dans les quarante-huit heures qui suivent ! Ces gens attendent avec impatience chaque nouvelle édition, qui constitue l’événement de leur été. Il est vrai que nous sommes leurs seuls à proposer de la musique de chambre à cette période dans le département des Hauts-de-Seine.

Comment bâtissez-vous votre programmation ?

J. L. : Je reçois, comme vous pouvez l’imaginer, énormément de propositions, de dossiers parmi lesquels j’élimine d’abord tout ce qui ne rentre pas dans notre programmation (nous faisons très peu de baroque, pas du tout de variété). Une fois ce tri effectué, je réunis notre comité artistique (il est constitué de Christian Ivaldi, Philippe Muller, Gérard Caussé et Jacques Favart) et nous procédons au choix des artistes. Parmi la vingtaine de concerts donnés chaque année il faut panacher entre le piano, le quatuor, les duos violon/piano ou violoncelle/piano, le chant. Il y a des interprètes que nous recevons depuis longtemps et que nous souhaitons réinviter(le Quatuor Prazak par exemple). Nous avons aussi trois ou quatre dates réservées pour les jeunes interprètes. Ce peuvent être des artistes que nous avons découverts ou des lauréats de concours en partenariat avec lesquels nous travaillons(le Long-Thibaud, le Rostropovitch, le Concours de Quatuor de Bordeaux, le Concours de piano d’Orléans), étant entendu que nous demeurons libres de ne pas forcément engager le 1er Prix. Nos critères de choix sont plus musicaux que techniques… Une fois la liste des artistes déterminée, notre comité se retrouve pour discuter des programmes, des thèmes éventuellement retenus. Haydn et Mendelssohn seront les fils conducteurs de l’édition 2009.

Il reste qu’avec Roger Muraro vous allez inaugurer le festival de manière originale, avec une version rare d’une œuvre célèbre …

J. L. : L’idée de cette Symphonie Fantastique de Berlioz transcrite par Liszt vient de Roger Muraro qui m’a un jour appelée en me faisant part de son envie de monter cette œuvre. Elle n’a jamais été donnée au festival et je lui ai donné mon accord.

Je suis heureuse de retrouver cet artiste car une très longue complicité l’unit au festival. Huguette Bourgeois fait dans notre équipe depuis pas loin de trente ans. Ses beaux-parents avaient autrefois créé la bourse Bourgeois qui récompense un jeune violoniste ou un jeune pianiste méritant. Roger Muraro a été parmi les tout premiers à la recevoir et c’est ainsi que nous avons été amenés à l’inviter autrefois. D’autres artistes tels que Laurent Korcia, David Grimal ou, plus récemment, Guillaume Coppola (qui figure dans notre programmation cette année) l’ont également reçue. Roger Muraro est un musicien fantastique mais aussi une personnalité qui nous aime et que nous aimons.

Propos recueillis par Alain Cochard, le 26 juin 2009

40e Festival de l’Orangerie de Sceaux

Du 11 juillet au 13 septembre 2009

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Photo : DR

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