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​Le Single de Thomas Dunford/ Spectacle « Métamorphoses » au Centre de musique de Chambre de Paris – Reprise et renouvellement – Compte-rendu

 
Créé le 5 mars 2020 sur la scène de la salle Cortot, « Métamorphoses », victime comme tous les autres événements culturels de l’annonce du « confinement », avait disparu de l’affiche du Centre de musique de chambre de Paris dès avant la fin de la série. Quelques semaines après un mémorable « C’est la faute à Werther ! » (1), le CMCP reprend un spectacle musical dont on avait dit ici la réussite au lendemain de la première. Excellente initiative car la survenance de la pandémie a joué en défaveur d’une des très belles réalisations du Centre.

On ne reviendra pas ici (2) sur la sobre et prenante poésie d’un spectacle qui progresse avec une fluidité parfaite vers sa conclusion – et source d’inspiration –, les Métamorphoses de Richard Strauss dans leur version pour septuor à cordes, sinon pour dire combien le « Deuil pour Munich » du compositeur allemand prend une résonance particulière au moment où la guerre touche l’Europe ...
« Métamorphoses » est de retour, avec une équipe de musiciens largement renouvelée. On retrouve les excellents Vassily Chmykov (violon) et Kojiro Okada (piano), avec cette fois Magdalena Geka (violon), Clément Pimenta et Loan Cazal (alto), Johannes Gray et Bo-Guen Park (violoncelle) et Lilas Berault (contrebasse). Tous, non moins bien préparés et investis que la précédente équipe, se glissent dans un spectacle très abouti dont Jérôme Pernoo a signé la mise en espace et la scénographie. On aura d’autant plus à cœur de le découvrir – ou redécouvrir – qu’une première partie de soirée très séduisante y prélude grâce à l’un des musiciens baroques les plus doués de sa génération : Thomas Dunford (photo).

Le « Single » que le CMCP lui confie parallèlement à l’ensemble des représentations de « Métamorphoses », prend des formes diverses selon les soirs. Lors de la première de la série, on a découvert le luthiste nouant une complicité renversante de lyrisme et de feu, de liberté et de fantaisie avec l'archet de Théotime Langlois de Swarte, dans un programme (Eccles, Matteis) proche de celui de leur si justement acclamé « Mad Lover » sorti chez Harmonia Mundi. Pour les dernières dates, Dunford fera équipe avec le clavecin de Jean Rondeau et le zarb de Keyvan Chemirani (le 24 mars, avec ce dernier seulement le 31 mars) et se produira aussi en solo (25 mars, 1er & 2 avril).
 

Alain Cochard
 

 (1)  www.concertclassic.com/article/leo-vermot-desroches-et-yun-ho-chen-cest-la-faute-werther-au-centre-de-musique-de-chambre-de
(2)  www.concertclassic.com/article/metamorphoses-au-centre-de-musique-de-chambre-de-paris-salle-cortot-tout-se-transforme
 
 
Paris, salle Cortot, 17 mars / Les jeudis, vendredis et samedis jusqu’au 2 avril 2022 ( Single à 19h30 ; Spectacle-Musical à 21h) // www.centredemusiquedechambre.paris/
 
Photo © thomasdunford.com

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