En 1885, Henri Selmer ouvrait son premier atelier à Montmartre, au n° 4 de la place Dancourt. 140 ans tard, la marque, désormais installée à Mantes-la-Ville, continue de porter haut les couleurs de la France pour ce qui concerne le saxophone et la clarinette et peut s’enorgueillir de la confiance de nombre d’instrumentistes partout dans le monde.
140, ça se fête ; la maison Henri Selmer a décidé de marquer le coup avec un véritable festival qui, deux jours durant, va mettre le Cirque d’Hiver Bouglione en joie, s’inscrivant dans la tradition des concerts populaires auxquels cet endroit est attaché – c’est là que l’aventure de Jules Pasdeloup commença en octobre 1861.
 
Un week-end varié et festif
 
Musique classique, musique du monde et jazz forment le menu d’un week-end aussi varié que festif, qui tombe à pic au moment où, à l’orée de la période estivale, il est agréable de se retrouver dans un lieu différent de ceux que l’on fréquente au cours de la saison. Pour les 140 ans, 140 artistes ont répondu présents ; autant dire que ça va souffler ! Si vous penchez du côté jazz, le All Star SELMER Big Band, près d’une trentaine de musiciens emmenés par Pierre Bertrand, vous promet une soirée explosive le dimanche 28.
 
De la Renaissance au klezmer
 
Plutôt tenté par le classique et la Musique du Monde ? La soirée du 27 juin a tout pour vous combler avec une succession d’artistes, de groupes, de couleurs musicales très variés. La musique de Max Bruch ouvrira le ban, servie par Nicolas Arsenijevic (sax.), Philippe Berrod (clar.) et Jean-Paul Gasparian (piano), avant une création d’Alexis Ciesla par la clarinettiste Barbara Borowicz et le Quatuor Morphing. Quant au saxophone de Jean-Charles Richard, c’est un voyage autour de Bach qu’il entreprendra avec la complicité de l’éclectique violoncelliste Pauline Bartissol.
 

La compositrice Anne-Sophie Versnaeyen © Henri Selmer

 
Un double concerto en création
 
Le Festival Selmer n’oublie par cadre où il se déroule : deux circassiens seront présents aux côtés de Valentine et Gabriel Michaux (sax et percussions) pour un moment acrobatico-musical avant l’entrée en scène d’Alessandro Carbonare et de l’Orchestre de la Garde Républicaine. Sous la baguette de Bastien Stil, il donnera le Concerto en la majeur de Mozart, avant de laisser la place à Emile Parisien et Maura Marinucci pour la création du Double concerto pour saxophone et clarinette d’Anne-Sophie Versnaeyen, compositrice très attachée à l’image et au cinéma (elle était lauréate l’an passé du 1er prix des auditeurs France Musique-Sacem de Musique de Film).
 
On est impatient aussi d’entendre une version pour 20 clarinettes et 20 saxophones du fameux motet à 40 voix Spem in alium de Thomas Tallis, avant que les DéSAXés, un quatuor de saxophonistes-danseurs-chanteurs-bruiteurs – qui n’ont pas fait vœu de morosité ! – ne préparent à l’entrée du Sirba Octet. Ce dernier sera rejoint par Philippe Berrod, Joë Christophe, Rémi Delangle, Nicolas Arsenijevic, David Krakauer et le Quatuor Habanera pour un long set entre musiques yiddish, klezmer et tziganes, imaginé par Philippe Berrod et Richard Schmoucler (directeur artistique du Sirba Octet).
 
Alain Cochard