Journal
Le Farfadet d’Adolphe Adam au Théâtre Trévise - Piquante fanfaronnade - Compte-rendu
Les Frivolités Parisiennes fourmillent décidément d’idées heureuses. C’est ainsi qu’une fois encore ils sont allés fouiller dans les cartons, pour dénicher une nouvelle petite perle dénommée Le Farfadet. Il s’agit en l’espèce d’un court opéra-comique concocté en 1852 par Adolphe Adam. Le livret, d’un certain Eugène de Planard, est déjà désopilant, qui plante une action de haute fantaisie dans un village (non précisé) du Sud de la France, avec cinq personnages en quête d’un drame qui n’éclate pas. Quiproquos amoureux et apparition de fantôme, rien de manque à des rebondissements cocasses.
Mais, surtout, c’est la musique qui porte le tout : inventive, piquante, bien tournée, à la façon d’un Rossini revisité, que l’on attendrait pas ainsi chez l’académique Adam. À croire que la petite forme lui convient au mieux. Cela dit, les choses n’étaient pas si simples, pour un ouvrage totalement oublié. Il a donc fallu puiser aux sources : à savoir trois partitions d’époque éditées, conducteur d’orchestre, piano-chant et parties séparées. Ainsi qu’une édition remaniée du livret, en sus de témoignages dans des archives historiques. Tout un travail de récolement, méritoire dans l’absolu. Mais aussi dans son résultat.
La musique parvient ainsi fidèlement restituée ; un peu moins les dialogues parlés, quelque peu réactualisés et écourtés, mais sans excès intempestifs. Restait donc la transmission. Et ici encore la promesse est tenue. Elle revient du côté des chanteurs aux Académiciens des paris frivoles. Autrement dit : les lauréats de l’académie de notre compagnie. La soprano Armelle Marq, la mezzo Aline Quentin, le ténor Jean-Noël Teyssier et le baryton François Héraud rivalisent de verve et de chant bien senti. Autre promesse accomplie. Vincent Vogt, baryton à la jeune carrière déjà assurée, leur tient charmante compagnie avec un égal bagout. Et c’est parti, pour des arias et ensembles ébouriffés !
Soutenus qu’ils sont, par les quinze instrumentistes tout aussi juvéniles (dans le jeu également), mais aguerris, de l’Orchestre des Frivolités Parisiennes, sous la menée pointilleuse de Nicolas Simon. La mise en scène de Pascal Neyron participe joyeusement de la fête, dans une virevolte allègre entre une table nappée de blanc, trois chaises empaillées et des sacs de sable suspendus. Des riens, qui forment un tout. Et qui emporte tout, dans la proximité complice du délicieux Théâtre Trévise.
Pierre-René Serna
Adam : Le Farfadet – Théâtre Trévise, Paris, 6 avril ; prochaine représentation13 avril 2016 / www.parisetudiant.com/etudiant/sortie/le-farfadet-par-les-academiciens-des-paris-frivoles-compagnie-les-frivolites-parisiennes.html
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