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L’Ambassadrice d’Auber par Les Frivolités parisiennes - Henriette est de retour !

Fondateurs de la jeune compagnie Les Frivolités parisiennes, le clarinettiste Mathieu Franot et le bassoniste Benjamin El Arbi ont la passion de la musique dite « légère ». Opéra-comique, opéra-bouffe, opérette : ces genres, ô combien parisiens, riches de véritables petits bijoux de musique et d’esprit sont au cœur d’un projet artistique qui se donne pour mot d’ordre : « Soufflons à nouveau la frivolité sur Paris ! ». Un joli programme qu’on ne peut qu’encourager car, il faut bien l’avouer, et le déplorer, hormis quelques initiatives ponctuelles (dont la halte annuelle, toujours impatiemment guettée, des Brigands à l’Athénée) (1), ce répertoire n’est de façon générale guère à la fête dans la capitale.

Celle-ci s’enorgueillirait pourtant – rêvons un instant… - de posséder une scène qui fasse place de façon systématique tout au long de l’année à notre répertoire national (de Philidor à Rosenthal il y a matière, sans parler des pistes qui pourraient être offertes à certains créateurs contemporains) mais aussi, de temps en temps, à celui de tel ou tel voisin européen. On a peut-être creusé un tunnel sous la Manche, mais nos directeurs de théâtre n’ont visiblement pas encore découvert que Gilbert & Sullivan existent… (2)

Grâce aux Frivolités parisiennes, L’Ambassadrice de Daniel-François-Esprit Auber (1782-1871) est de retour pour trois représentations sur la scène de L’Alhambra. Créé le 21 décembre 1836 salle de la Bourse à Paris, cet opéra-comique sur un livret de Scribe et de Saint-Georges fut régulièrement donné jusqu’en 1870. Le cœur de l’argument ? Henriette, jeune cantatrice munichoise, quitte son théâtre pour épouser l’ambassadeur de Prusse… On imagine sans mal que Sedan interrompit la belle carrière d’un ouvrage qui renaît aujourd’hui dans le cadre des célébrations du cinquantenaire du Traité de l’Elysée.

Henriette est incarnée par Magali Léger, dont le chic, le piquant et le brio vocal collent idéalement à l’esprit du rôle. A ses côtés, Christophe Crapez promet un duc de Valberg haut en couleur, tandis que des chanteurs amoureux de ce répertoire complètent la distribution : Jean-François Novelli en Bénédict, Estelle Lefort en Charlotte, Hélène Perraguin en Mme Barneck, Dorothée Thivet en comtesse de Fierschemberg et Guillaume Paire en Fortunatus. Mise en scène de Charlotte Loriot dans une scénographie d’Aurélie Thomas. Connu comme chef de l’Ensemble vocal Aedes, l’excellent Mathieu Romano tient la baguette à la tête d’une vingtaine d’instrumentistes.

« Un ouvrage délicieux de fraîcheur et de légèreté », disait Adolphe Adam de L’Ambassadrice ; idéal pour démarrer 2013 en beauté !

Alain Cochard

(1)Il y sont du 20 décembre 2012 au 13 janvier 2013 pour un spectacle regroupant Croquefer et L’île de Tulipatan d’Offenbach/ rens : www.athenee-theatre.com

(2) A l’exception récente du Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines, qui a présenté à la fin de la saison dernière une très jolie version pour enfants du Mikado, sous la baguette de David Stern et dans une mise en scène de Véronique Samakh, et celle, un peu plus ancienne, de l’Auditorium du Musée d’Orsay qui a accueilli en mai 2011 une excellente production de Patience made in the Royal College of Music

Auber : L’Ambassadrice
Les 4, 5 et 6 janvier 2013
Paris – Théâtre de L’Alhambra
www.alhambra-paris.com/ 01 40 20 40 25

Site des Frivolités parisiennes : www.lesfrivolitesparisiennes.com

 

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