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L’AJAM fête son demi-siècle - Une interview d’Albert Lorber, président

Patrice Fontanarosa, Marielle Nordmann (photo), Philippe Muller, Brigitte Engerer, Anne Queffélec, Philippe Bernold, Claire Désert, Alexandre Tharaud, le Quatuor Debussy, etc. : tous ces artistes, auxquels pourraient s’ajouter de nombreux autres, sont désormais bien connus du public. Mais il y eut une époque où il s’agissait de les découvrir ; de leur faire confiance au commencement de leur parcours - belles qualités dans un pays où, disait Cocteau, « on ne connaît pas, on reconnaît ». Tel a été le mérite de l’AJAM (Les Amis des Jeunes Artistes Musiciens), une association née à Strasbourg il y a un demi-siècle très exactement et qui mène depuis lors un remarquable travail de fond dans sa région. Un concert de gala du 50e anniversaire aura lieu le 23 octobre au Palais de la Musique et des Congrès de Strasbourg. A cette occasion concertclassic donne la parole à Albert Lorber, président de l’AJAM.

Pourriez-vous tout d’abord rappeler en quoi consiste l’AJAM et comment s’organise son action?

Albert Lorber : L’AJAM – les Amis des Jeunes Artistes Musiciens – existe depuis cinquante ans et a été fondée par le musicologue Marc Honegger, qui était directeur de l’Institut de Musicologie de Strasbourg et professeur, et par Daniel Bott (premier président de l’AJAM de 1960 à 1967). Ceux-ci estimaient que les jeunes artistes sortis des meilleurs conservatoires n’avaient pas l’occasion de donner des concerts de série. Pour cette raison ils ont entrepris d’organiser, chaque saison en Alsace, quatre à cinq tournées de cinq à dix concerts de musique de chambre pour de jeunes instrumentistes. Marc Honegger était un grand amateur de musique de chambre et y voyait l’avenir de la musique classique car les programmes symphoniques sont très lourds à monter tandis que le répertoire chambriste permet de disposer dans des conditions plus pratiques des meilleurs artistes et des meilleurs compositeurs. Chaque saison de l’AJAM totalise une cinquantaine de concerts dans une quinzaine de villes alsaciennes, ceci grâce aux bénévoles qui relaient notre action et, aussi et surtout, grâce aux partenaires qui nous soutiennent financièrement depuis l’origine.

Quels sont sont-ils ?

A. L. : Il s’agit en premier lieu de la ville de Strasbourg qui nous offre son hospitalité et nous accorde une subvention. Nos autres grands partenaires sont la Région Alsace, les conseils généraux du Haut-Rhin et du Bas-Rhin et, enfin la Drac. Celle-ci nous soutient plus particulièrement pour les actions pédagogiques que nous menons parallèlement à nos concerts dans les écoles de musique, les lycées, les collèges.

Quels sont les principaux artistes qui vous avez contribué à révéler depuis la création de l’AJAM ?

A. L. : A l’occasion de notre cinquantenaire nous avons déjà un certain nombre d’entre eux qui ont accepté de participer gracieusement au concert de gala du 23 octobre : Philippe Bernold, Claire Désert, Marielle Nordmann et Alexis Galperine ; ces quelques grands « anciens » seront accompagnés par une dizaine jeunes qui nous soutenons depuis quelques années. Mais ce ne sont là que quelques artistes parmi le presque millier de jeunes musiciens auxquels l’AJAM a donné l’opportunité de se produire depuis 1960. Parmi eux il faut également citer Patrice Fontanarosa, Philippe Muller, Christian Ivaldi, Brigitte Engerer, qui était présente pour le concert des 45 ans de l’AJAM, Alexandre Tharaud, qui a joué près d’une vingtaine de fois pour nous à ses débuts, Anne Queffélec, Etienne Bardon, qui dirigera l’orchestre La Philharmonie lors de notre soirée anniversaire, mais qui était jeune clarinettiste lorsqu’il a commencé avec l’AJAM. Parmi les ensembles de musique de chambre : le Quatuor Debussy ou le Quatuor Benaim. Il y aurait bien d’autres noms à mentionner parmi tous les musiciens que nous avons aidés…

Comment envisagez-vous l’avenir de l’AJAM ; restez-vous fidèles à votre mode de fonctionnement ou envisagez-vous des évolutions ?

A. L. : Nous allons y rester fidèles car ce mode de fonctionnement a démontré sa pérennité, dans la mesure où nous avons un public décentralisé par rapport à Strasbourg qui vient à nos concerts. Ce public, il faut évidemment le fidéliser par la qualité de nos interprètes, pour un répertoire qui s’élargit et va désormais jusqu’à des pièces contemporaines – car l’oreille du mélomane évolue. Des compositeurs participent parfois à nos concerts : c’était le cas la saison dernière avec Nicolas Bacri, venu présenter certains de ses ouvrages.

Propos recueillis par Alain Cochard, le 29 septembre 2010

Concert du 50e anniversaire de l’AJAM
23 octobre 2010 – 20h
Strasbourg – Palais de la Musique et des Congrès
Programmation détaillée de la soirée : www.ajam.fr

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Photo : DR
 

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