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La passion de la découverte - 3 questions à Nathanièle Esther, directrice des Concerts d’Esther

Initiative totalement privée, les Concerts d’Esther sont nés en 2009 à Ivry-sur-Seine à l’initiative de Nathanièle Esther. Venue du monde du cinéma, celle-ci met désormais sa passion de la découverte au service de jeunes musiciens. Le récital de Tastuki Narita (violon) – 2ème Prix du dernier Concours Long-Thibaud - et Theo Fouchenneret (piano) ouvre sa première saison parisienne à l’église écossaise de la rue Bayard.

Comment devient-on organisatrice d’une saison de musique de chambre à Paris ? Quelle a été votre principale motivation dans le lancement des « Concerts d’Esther » ?

Nathanièle ESTHER : Je viens du monde du cinéma, j’ai été pendant longtemps directrice de casting de longs métrages qui sont allés à Cannes, Berlin et dans bien d’autres festivals. J’ai donc toujours été à l’affût de talents, de personnalités et j’ai toujours aimé les accompagner ensuite et contribué à les faire découvrir. J’ai fait du piano de huit à dix-huit ans et la musique a toujours occupé une place fondamentale dans mon existence. Après une première vie professionnelle dans le cinéma, l’envie de revenir à mes premières amours s’est manifestée. Du jour au lendemain, je me suis lancée dans l’organisation de concerts. En 2009-2010, j’ai loué une salle à Ivry-sur-Seine pour la première saison des Concerts d’Esther. Il n’y a pas eu de vraie saison l’an dernier, mais j’ai toutefois pris l’initiative d’une « folle journée » Schumann à la salle Adyar. La saison qui s’ouvre, le 24 septembre, est donc ma première véritable saison parisienne.

Comment l’avez-vous bâtie ?

N.E. : J’ai d’abord été fidèle à quelques musiciens de ma saison 2009-2010, tels que David Haroutunian, Evelina Borbeï, Guigla Katsarava ou Marina di Giorno. A côté d’eux on découvrira des interprètes parfois très jeunes, parfois un peu moins. C’est vraiment une saison « coup de cœur ». Je ne suis pas sponsorisée, je n’ai pas de subventions ; il s’agit d’un immense investissement que je fais pour mes propres concerts et qui part de l’envie et du désir de faire partager la musique de chambre. A cette fin, j’ai choisi l’église écossaise de la rue Bayard, un lieu intimiste d’une bonne centaine de places. J’aime l’idée de proximité avec les musiciens au cours de concerts qui restent très accessibles (l’entrée est à 15 euros seulement). Après la musique un petit cocktail bon enfant permet de rencontrer les interprètes et d’échanger avec eux.

Vous avez choisi d’inviter le violoniste Tatsuki Narita et le pianiste Theo Fouchenneret pour inaugurer votre saison le 24 septembre…

N.E. : J’ai découvert et éprouvé un coup de foudre pour Tatsuki Narita (19 ans) à l’occasion du dernier Concours Long-Thibaud, dont il a remporté le 2ème Prix. Il allie une technique parfaite à une sensibilité qui me va droit au cœur. « La musique doit vous rendre fou sinon elle n’est rien » affirme Cioran. Sans aller jusqu’à cet extrême, je veux que le concert soit un moment où la musique bouleverse quelque chose en vous et je pense que la proximité avec les musiciens qui caractérise ma série de concerts y est très favorable. Tastsuki m’a fait part de son souhait de jouer avec le pianiste Theo Fouchenneret (né en 1994), le frère cadet de Pierre, violoniste, et je me réjouis de les entendre réunis dans un beau programme composé de la 3ème Sonate et de la 2ème Romance de Beethoven et de la Sonate de Lekeu. Une dernière chose, j’ai décidé de débuter chacun de mes concerts par un très jeune talent. Avant Tatsuki et Théo, on pourra ainsi découvrir Dimitri Malignan, un étonnant jeune pianiste français de treize ans seulement, élève à l’Ecole Normale et déjà remarqué dans certains concours, qui jouera Bach et Liszt.

Propos recueillis par Alain Cochard, le l5 septembre 2011

Les Concerts d’Esther
Tasuki Narita (violon) et Théo Fouchenneret (piano)
Œuvres de Beethoven et Lekeu
Samedi 24 septembre 2011
Eglise écossaise/ The Scots Kirk
17, rue Bayard – 75008 (M° Franklin Roosevelt)
Tél. : 06 11 05 18 40 / www.concertsdesther.fr

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Photo : J.C. Baumerder
 

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