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La Gioconda à l’Opéra Bastille - Prometteuse distribution

Intrigue vénitienne des plus sombres construite autour d’un personnage féminin d’une complexité psychologique passionnante, La Gioconda doit autant au livret fulgurant et plein de rebondissements d’Arrigo Boito, un de ses chefs-d’œuvre, modèle du mélodrame romantique, qui arrivait juste à point dans cette période assez morne pour l’opéra italien, qu’à la musique de Ponchielli (1834-1886), dont la force dramatique de l’écriture vocale et l’orchestre inventif ont assuré à l’œuvre une certaine postérité depuis sa création à la Scala de Milan, le 8 avril 1876.

Pourtant La Gioconda n’est plus que rarement donnée. Autant que pour Il Trovatore il lui faut un quatuor de chanteurs de première force, et deux autres de premier rayon, quadrature du cercle que l’Opéra de Paris s’est efforcé de résoudre. On entend déjà le Cielo e mar stylé de Marcelo Alvarez, on guettera Violeta Urmana jusqu’à son Suicidio ! car elle a fait sienne la Gioconda plus qu’aucune autre soprano de sa génération.

Sergey Murzaev sera probablement parfait pour le monstrueux Barnaba, on est curieux de la Laura fatalement très bien chantée de Luciana d’Intino. Sur le papier quatuor parfait avec Marie José Montiel en Cieca, Orlin Anastassov pour le terrible Alvise, c’est le luxe. Mais attention à la fosse que Daniel Oren devra tenir car Ponchielli écrit son orchestre profus, et à la mise en scène de Pier Luigi Pizzi qui, espérons-le, présentera plus qu’un décor.

Jean-Charles Hoffelé

Amilicare Ponchielli : La Gioconda
2, 7, 10, 13, 17, 20, 23, 26, 31 mai 2013
Paris - Opéra Bastille
www.operadeparis.com

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Photo : Antoni Bofill
 

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