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Joseph Calleja aux Invalides - Sous le signe de l’amitié franco-maltaise- Compte-rendu
La légende voudrait que le blanc et le rouge du drapeau de Malte aient été offerts aux Maltais par les Normands en reconnaissance du soutien apporté au Roi Roger en 1090… Bien plus tard, Bonaparte en route pour l’Egypte établit la première République de l’île. Longue, très longue histoire que celles des relations entre la France et Malte. Elles subsistèrent sous le gouvernement britannique et, en 1964, lorsque l’île obtint son indépendance, la France fut l’un des tout premiers pays où Malte ouvrit une ambassade.
Ambassadeur de Malte en France, en poste depuis l’an dernier, Pierre Clive Agius a pris l’initiative d’un concert aux Invalides réunissant le ténor Joseph Calleja et l’Orchestre de la Garde Républicaine dirigé par François Boulanger. «Autant de symboles forts qui soulignent de manière égale les liens d’amitié qui unissent Malte et la France», précise P.C. Agius qui sait la place privilégiée qu’occupe la culture dans les actions d’une ambassade. Preuve de l’importance accordée à la soirée des Invalides - où se tient en ce moment l’exposition «Napoléon et l’Europe » (1) -, le Premier Ministre maltais, Joseph Muscat, avait fait le déplacement. Discours brefs ; on passe vite à la musique.
Marseillaise et L-Innu Malti : après les hymnes nationaux de rigueur, l’Ouverture de La Force du Destin, fermement conduite par François Boulanger, prélude à un programme qu’entrecouperont par la suite l’Intermezzo de Cavalleria Rusticana, le Menuet des follets de Berlioz, la Méditation de Thaïs (très beau solo de Guillaume Plays) et, plus rare, l’Ouverture du Roi d’Ys de Lalo, non moins réussis.
Trois mois après un récital remarqué au Théâtre des Champs-Elysées, Joseph Calleja retrouve Paris, pour le plus grand bonheur d’une cathédrale archi-comble. Dès le « Ma se m’è forza perderti » du Ballo in Maschera le charme opère. Chaleur d’un timbre exempt de toute acidité, naturel du phrasé ; difficile de résister à la présence rayonnante d’un interprète donc la qualité de diction fait merveille dans « L’amour, l’amour » de Roméo et Juliette. Jamais rien d’outrancier ; les deux «tubes » que sont « Recondita Armonia » et « E lucevan le stelle » témoignent d’une expression aussi intensément vécue que dominée – et d’une capacité à s’adapter à l’acoustique réverbérée des Invalides. « Pourquoi me réveiller ? » (Werther) et «Il était une fois à la cour d’Eisenach » (Les Contes d’Hoffmann) referment en beauté une soirée en compagnie d’un des meilleurs ambassadeurs culturels de Malte.
Un concert qui est aussi venu rappeler que le Musée de l’Armée propose une belle saison musicale. Après le pianiste Florian Uhlig et l’Orchestre de la Musique de l’Air (dir. Claude Kesmaecker) le 14 mai, on y retrouvera l’un des meilleurs violoncellistes français de la jeune génération, Victor Julien-Laferrière, accompagné par Adam Laloum, le 22 mai.
Alain Cochard
(1) jusqu’au 14 juillet 2013/ www.musee-armee.fr/expoNapoleonEurope
Paris, Cathédrale Saint-Louis des Invalides, 23 avril 2013
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Photo : DR
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