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« J’aime investir les personnages avec ce que je suis » - Trois questions à Varduhi Abrahamyan, mezzo-soprano

Quelques jours avant sa première Néris au Théâtre des Champs-Elysées dans la Médée de Cherubini par le tandem Warlikowski/Rousset, nous avons rencontré Varduhi Abrahamyan. Elle nous a parlé de sa prise de rôle et de ses projets.

Comment abordez-vous ce rôle de Néris ?

Varduhi Abrahamyan : Bien qu'elle ne soit pas le premier rôle, c'est un personnage très fort, qui fait preuve d'un très grand amour envers Médée. Et puis son grand air arrive au milieu de l'opéra, comme un point culminant. La production n'est pas nouvelle, elle a déjà été donnée deux fois à Bruxelles avec deux Néris différentes. Mais Krzysztof Warlikowski m'a aidée à m'approprier le personnage à ma manière, à faire en sorte qu'il corresponde à ce que je ressentais. Ce sera donc une autre Néris que celles de Bruxelles.

Qu'est-ce qui vous importe le plus dans un rôle ?

V. A. : Le caractère. J'aime investir les personnages que je joue avec ce que je suis, avec ce que je sens. Pour aborder un rôle, il faut que je me sente prête, et pas seulement techniquement. On m'avait proposé Carmen il y a quelques années, mais j'avais refusé. Je ne me sentais pas encore prête. Mais depuis Toulon (en octobre dernier), c'est désormais un rôle qui est là, dans mon cœur.

Orphée à Saint-Etienne, Carmen à Toulon, Néris au TCE, avez-vous une prédilection pour le répertoire français ?

V. A. : Pas seulement, j'aime explorer des territoires différents. Mais, c'est vrai, dernièrement j'ai chanté beaucoup d'opéras français. D'ailleurs, dans quelques années, je ferai Dalila, l'autre grand rôle français dont je rêve. Ce sera à Toulon. Mais en attendant je reprends à la fin de la saison Cornélia à l'Opéra de Paris (Giulio Cesare dans la production de Laurent Pelly). C'est d'ailleurs une maison où j'aime beaucoup travailler, et qui m'a beaucoup aidé. J'y ai commencé en 2008 avec Maddalena, dans Rigoletto, puis Salome (un page), Akhmatova et La Dame de Pique (Pauline). Il y a une Italienne à Alger de prévue à Garnier la rentrée prochaine par exemple, puis un Couronnement de Poppée où je serai Ottone. Vous voyez c'est très varié.

Propos recueillis par Gilles Charlassier le 5 décembre 2012

Cherubini : Médée
10, 12, 14 & 16 décembre 2012
Paris – Théâtre des Champs Elysées

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Photo : DR
 

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