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Iphigénie en Tauride de Gluck au Grand Théâtre de Genève - Le dilemme de la Grande Prêtresse

Les théâtres affichent toujours avec une sorte de frisson L’Iphigénie en Tauride (1779) de Gluck. Clou de la dramaturgie mise en place par Nicolas-François Guillard, l’acte II où Oreste et Pylade se pleurent l’un l’autre, unis devant la mort par un sentiment qu’on ne peut qualifier que d’amoureux.

La pièce, ramassée, intense, mise en musique par Gluck avec un sens des formules dramatiques saisissant, est probablement son vrai chef-d’œuvre de théâtre – alors qu’Orphée serait son idéal musical. Elle veut des chanteurs rompus à la déclamation que n’effraient pas les grands ambitus vocaux, elle exige avant tout des tragédiens trempés.

Que sera la mise en scène Lukas Hemleb ?  De toute façon, depuis sa transposition dans une maison de retraite osée par Warklikowki elle ne craint plus rien, et son théâtre inextinguible dévore toutes les perversions.

Anna Caterina Antonacci (photo) sera Iphigénie, Grande Prêtresse de Diane qu’on voit déjà résistant au sacrifice d’Oreste de toutes les fibres de son être,  et les amis seront confiés à deux très beaux chanteurs, Bruno Taddia pour Oreste, Steve Davislim pour Pylade. Hartmut Haenchen enflammera ce théâtre de sentiments, et conduira l’Orchestre de la Suisse Romande sur les chemins escarpés de ce drame où Gluck décida de  l’avenir de l’opéra.

Jean-Charles Hoffelé

Gluck : Iphigénie en Tauride
25, 27, 29, 31 janvier, 2 & 4 février 2015
Genève - Grand Théâtre  
www.geneveopera.ch

Photo © DR

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