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Ingo Metzmacher et l’Orchestre de Paris - Souffle et clarté - Compte-rendu

Plus que la venue du pianiste américain Emmanuel Ax dans le 17ème Concerto pour piano de Mozart, interprété de manière chambriste mais trop superficielle, on retiendra de ce concert de l’Orchestre de Paris la prestation remarquable d’Ingo Metzmacher dans la rarissime Messe n°3 en fa mineur (1867) d’Anton Bruckner.

A la tête d’un effectif grandiose, le chef allemand réussit à continûment entretenir un équilibre entre les différentes parties, sachant allier rigueur, efficacité et souffle puissant. Le quatuor de solistes ne fait pas toujours preuve de la même cohérence (le ténor Werner Güra paraît plus pâle que d’ordinaire, la basse Johannes Weisser moins profonde, la soprano Chen Reiss et la mezzo Renata Pokupić sont mieux distribuées), mais le Chœur de l’Orchestre de Paris, bien préparé par Lionel Sow, sans manifester une précision sans faille (quelques répétitions de plus auraient sans doute été nécessaires), impressionne par son engagement. L’exactitude des tempos, la fluidité des phrasés, la sûreté de la battue de Metzmacher font oublier les quelques maladresses et longueurs de l’ouvrage. Loin de la théâtralité, loin des débordements métaphysiques et expressionnistes que l’on prête ordinairement au « ménestrel de Dieu », s’impose une vision dont la clarté et l’exactitude emportent l’adhésion.

Michel Le Naour

Paris, Salle Pleyel, 20 février 2013

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Photo : DR
 

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