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Haochen Zhang en récital à l’Auditorium du Louvre - Débuts parisiens - Compte-rendu

Auréolé de ses Victoires à Shanghai (1997) et au Concours Van Cliburn où il a obtenu en 2009 la Médaille d’or ex aequo avec le Japonais Noboyuki Tsujii, le jeune Chinois Haochen Zhang (22 ans) se produisait pour la première fois en France à l’Auditorium du Louvre.

Son exécution de la Sonate « Appassionata » de Beethoven est construite (Allegro assai), bien timbrée, mais montre ses limites (Andante con moto) avec une main gauche trop mécanique. L’Allegro ma non troppo final connaît une belle progression dynamique jusqu’à la coda emportée. Les Rêves d’amour n°2 et n°3 de Liszt, au legato subtil, restent trop à la surface des notes et se perdent dans le tain du miroir. En revanche, la pièce contemporaine White lies for Lomax du compositeur américain Mason Bates permet au soliste de valoriser une technique hors pair et d’affirmer un sens de la couleur.

Dans le redoutable Islamey de Balakirev, la virtuosité digitale n’est pas uniquement acrobatique : Haochen Zhang sait respirer et faire preuve d’expression dans la brève partie mélodique. La Rêverie de Schumann, très intériorisée, comme le final de la 7ème Sonate de Prokofiev donnés en bis prouvent que le jeune interprète sait réfléchir sur son art et possède une véritable personnalité pianistique.

Michel Le Naour

Paris, Auditorium du Louvre, 8 mars 2012

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Photo : DR
 

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