On aime à le voir bondir. On aime ses longues jambes, sa frimousse, sa grâce de gazelle. A tous ces charmes, Guillaume Diop ajoute le fait d’être la première étoile noire nommée par l’Opéra de Paris. On attend aussi de le voir mûrir, mais pour le moment, le voilà fixé non pour l’éternité, mais au moins pour les regards d’amateurs de vedettes statufiées, puisque le Musée Grévin vient de le placer sous sa coupole de stars. Vêtu du pourpoint d’Albrecht, héros de Giselle, dans lequel il avait obtenu sa nomination à Séoul en 2023, à 23 ans, c’est donc en prince qu’il rejoint au Musée Grévin ses illustres compagnons d’entrechats et d’arabesques, qu’on ne voit plus guère, car le roulement des effigies est inévitable, tant est grand leur nombre.
 
Pour l’heure, il succède donc à Noureev, Barychnikov, Guillem, Le Riche, mais aussi plus avant, Lifar, Petit, Denard, Dupond, et plus loin encore Tcherina, et même Pavlova. Une décision prise par l’Académie composée de décideurs médiatiques, avec Stéphane Bern à leur tête, et qui deux fois par ans, convient des choix du Musée. En découle une mise en œuvre de six mois de travail pour le sculpteur, en l’occurrence Claus Velte. Triomphe de la jeunesse et du mouvement que cette amusante et emblématique fixation, saluée par l’élu avec une joie charmante. 
 
Jacqueline Thuilleux
 

Musée Grévin, www.grevin-paris.com

Photo © Virginie Ribaut