Journal

​Gaspard Thomas sur la route des festivals – L’été d’un jeune talent

 
Gaspard Thomas ? Le nom du jeune pianiste n’est pas encore connu d’un large public mais, pour les observateurs les plus attentifs à la nouvelle génération, le constat s’impose : il compte parmi les personnalités à suivre de près – un 2Prix et sept prix spéciaux au Concours Piano Campus de Pontoise l’ont démontré dès 2019. Son Master de Piano (mention très bien à l’unanimité) en poche en juin 2021, après des études dans la classe de Claire Désert, le jeune homme (né en 1997) ne s’est pas reposé sur ses lauriers et a continué de travailler au CNSMDP, avec Thierry Escaich en fugue, Marc-André Dalbavie en orchestration, François Salque en musique de chambre et Anne Le Bozec en accompagnement vocal.
 
Enrichissantes rencontres

 
Le travail auprès de cette dernière, «pédagogue hors normes au répertoire immense, qui sait lire en ses élèves avec une grande bienveillance et les rendre autonomes » a constitué une irremplaçable expérience pour un pianiste qui a profité de l’année écoulée pour fonder un duo avec la soprano Parveen Savart. D’aucuns ont eu l’occasion de le découvrir à Paris dans le cadre de la Fête de la Musique de l’association Jeunes Talents en juin dernier et d’autres concerts se profilent.
 
En plus des divers cours au CNSMDP, l’année 2021-2022 aura aussi été marquée par la participation à l’Académie Jaroussky. Membre de la « Promotion Tchaïkovski », Gaspard Thomas a pu bénéficier des conseils de David Kadouch. Au terme de quatre sessions très concentrées et de quelques concerts le bilan, là aussi, s'avère plus que positif : «David Kadouch fait preuve d’une grande intégrité face à la musique, avec un mélange de respect et de passion. Il n’était jamais consensuel vis à vis de ce que je lui jouais et ses conseils s’inscrivaient dans le long terme. Je sors de l’expérience de l’Académie Jaroussky avec des acquis qui m’inspirent et me portent. »
 
Et quoi de mieux pour porter l’envol d’un jeune instrumentiste que de faire partie (depuis juillet 2021) des artistes en résidence à la Fondation Singer-Polignac ; une pépinière de talents en devenir qui disposent là d’un cadre irremplaçable pour répéter dans d’excellentes conditions et profitent des liens privilégiés de la Fondation avec certains festivals. A l’instar de son Festival de Pâques ; l’Août musical de Deauville, son petit frère estival, est de ceux-là et on y relève la présence de Gaspard Thomas le 3 août prochain dans un programme Mendelssohn mi-solo mi-chambriste, partagé avec David Moreau, Vassily Chmykov, Anna Sypniewski ou Stéphanie Huang côté archets et Arthur Hinnewinkel (piano). (1)
 

Elise Bertrand © DR
 
En résidence avec Elise Bertrand à la Roque d’Anthéron

 
Ce n’est toutefois là qu’une étape dans le cours de l’été d’un interprète que l’on retrouvera en divers lieux, en solo comme en musique de chambre. La fibre chambriste de Gaspard Thomas s’exprime entre autres par des collaborations régulières avec Elise Bertrand. Les Sommets Musicaux de Gstaad ont favorisé depuis deux ans la collaboration du pianiste avec la violoniste et compositrice. On pourra les entendre dès le 17 juillet au Prieuré de Chirens (2) dans un séduisant programme Bach, Mozart, Prokofiev et Messiaen, quelques jours avant qu’ils ne se retrouvent à La Roque d’Anthéron (3) parmi des ensembles en résidence qui livreront les fruits de leur semaine de travail le 15 août selon une habitude désormais bien installée. Pas de grasse matinée ! : dès le lendemain le pianiste prendra le chemin de la côte landaise pour y offrir un programme Bach, Schumann, Chopin, Brahms avec la violoncelliste Caroline Sypniewski, dans le cadre du Festival Mélomanes Côte Sud.
 

© Frédéric Barrrès
 
Naturel et engagement sans effet de manche
 
Reste que les occasions d’entendre Gaspard Thomas en solo ne manqueront pas durant les semaines à venir, dans des partitions romantiques en particulier, répertoire où sa belle palette sonore, son naturel et son engagement sans effet de manche trouvent un terrain d’expression idéal.
Schubert, Chopin, Liszt sont au menu du récital qu’accueillera le Château de Lourmarin le 21 juillet (4), deux jours avant le Festival de Pontlevoy où le pianiste assurera la partie lisztienne d’un récital-miroir Liszt/Chopin partagé avec Eve-Melody Salom. (5)
Enfin, Schubert et Liszt résonneront encore sous les doigts de Gaspard Thomas, le 6 août au Festival Musique en Albret d’Agen (6) et le 22 août au Festival Musical’Océan de Lacanau (7), ces deux récitals comportant une partie à quatre mains avec Virgile Roche (dans la Fantaisie en fa mineur et le Lebenstürme du compositeur autrichien). Précisons que ce dernier rendez-vous s’inscrira dans le cadre d’une « Nuit du Piano » en trois parties au cours de laquelle on entendra en outre Ionah Maïatsky, autre jeune talent qui promet de faire parler de lui, et Thomas Enhco dont les qualités ne sont plus à dire.
 
Alain Cochard

 
Site de Gaspard Thomas gaspardthomas.com/  (On peut y découvrir, entre autres, de remarquables enregistrements de la Sonate n° 1 de Fauré, des Cinq Mélodies de Prokofiev et de la Sonate-Poème op.11 d'Elise Bertrand, par cette dernière et Gaspard Thomas)
 
(1)       musiqueadeauville.com/aout2022/#toggle-id-4
(2)       www.prieuredechirens.fr/project/17-07-duo-bertrand/
(3)       www.festival-piano.com/fpr_editorial/ensembles-en-residence-2022/
On notera que, à la différence des deux années passées, les masterclassses des Ensembles en résidence sont à nouveau ouvertes gratuitement au public.
(4)       www.chateau-de-lourmarin.com/jeu-de-piste-de-paques/#.Ys774x1S-3c
(5)       www.festivaldepontlevoy.com/festival-pontlevoy
(6)       www.festivalbret.com/concerts/triptyque-de-piano-piano-solo-et-4-mains/
(7)       www.musicalocean.com/festival-musicalocean-ete-2022/
 
Photo © Charles Urban

Partager par emailImprimer

Derniers articles