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Festival International de Colmar 2024 – L’An II du renouveau

Tous les mélomanes présents ont pu le constater : le redémarrage du Festival international de Colmar l’été dernier après une longue période d’interruption liée à la crise sanitaire, puis à l’éclatement du conflit russo-ukrainien a été un plein succès, tant musical que public, grâce à la formidable impulsion donnée par Alain Altinoglu (photo), nouveau directeur artistique. Réussite d’autant plus remarquable que ce dernier avait dû boucler sa première édition en un temps particulièrement court.
Formations et solistes de très haut niveau, ouverture à la jeune génération – dans ce qu’elle comporte de meilleur et de plus prometteur – structuration pertinente d’une programmation qui, près d’une dizaine de jours durant, transforme la cité alsacienne en une véritable ruche musicale : la recette était la bonne et, avec quelques minimes modifications, elle est reprise pour l’édition 2024, qui se tiendra du 5 au 14 juillet prochain. Le contenu en a été dévoilé au théâtre de Colmar le 13 février dernier.
 

Présentation du Festival 2024 au théâtre municipal de Colmar le 13 février © Festival int. de Colmar

Temps forts symphoniques à Saint-Matthieu
 
La musique symphonique à toujours occupé une place de choix au festival ; Alain Altinoglu lui fait désormais bénéficier de sa double casquette de directeur musical de La Monnaie (il est en poste depuis 2016 à Bruxelles et a été renouvelé l’an dernier jusqu’en 2031) et de l’Orchestre de la Radio HR de Francfort (depuis 2020 et jusqu’en 2028).
Après la formation allemande l’an dernier, c’est au tour de l’Orchestre symphonique de La Monnaie d’être invité cette année à Colmar – pour la première fois dans l’histoire du festival – lors des deux premières soirées à l’église Saint-Matthieu, sous la direction d’Alain Altinoglu, l’une de couleur franco-germanique (Wagner, Mahler, Franck) avec Stéphane Degout, l’autre d’humeur anglaise (Adès, Elgar, Britten) avec le ténor Ed Lyon et Jean-Pierre Dassonville au cor.
 

Stéphane Degout, soliste du concert inaugural du Festival 2024 © Jean-Baptiste Millot
 
Quant aux jours suivants, ils verront se succéder l’Orchestre de chambre de Lausanne (dir. Renaud Capuçon), The Philharmonic Brass (réunion d’exceptionnels souffleurs issus des Philharmoniques de Berlin et de Vienne, dir. Philippe Auguin), le Freiburger Barockorchester (dir. Gottfried von der Goltz, avec Kristian Bezuidenhout au pianoforte), Les Percussions de Strasbourg (pour la première fois au festival – eh oui !...) et enfin l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo, sous la baguette de Kazuki Yamada, avec Simon Trpčki au clavier d’abord, puis avec l’archet de Valeriy Sokolov le lendemain pour un concert de clôture tout français – 14 juillet oblige.
 

Le Quatuor Modigliani © Luc Braquet
 
Musique de chambre et jeunes interprètes à découvrir
 
Du matin au soir, Colmar va rimer avec musique. Dès 10h (au Koïfhus ou au Conservatoire), des masterclasses publiques permettent de découvrir les grands artistes invités au festival dispensant leurs conseils à de jeunes collègues. Stéphane Degout, Jean-Pierre Dassonville, Alain Altinoglu, Tedi Papavrami, Xavier Phillips, Pierre Génisson et Mihn-Tâm Nguyen en seront cette fois les acteurs.
Le Koïfhus accueille comme l’an dernier une série ouverte au jeunes interprètes (organisée en collaboration avec le CNSMD de Paris), qui verra de succéder des talents d’avenir tels que Nadja Dornik (piano), Grégoire Torossian (violon) et Samuel Bismut (piano), Julien Bontemps (accordéon), Elise Bertrand (violon) et Gaspard Thomas (piano) ou encore Federico Altare (flûte) et Martin Jaspard (piano). Des rendez-vous qui ne pourront que gagner en visibilité avec la désignation du Koïfhus comme « Maison du Festival » à compter de l’été prochain.
 
La musique de chambre trouve aussi sa place au théâtre municipal avec la série des concerts de 18h, et promet de faire des heureux avec le Quatuor Modigliani, le Quatuor Hába, le Trio Talweg, le Trio Papavrami-Phillips-Guy, Karen Kuronuma (piano) et Mira Marie Foron (violon), deux jeunes artistes présentées par la Fondation Gautier Capuçon, Pierre Génisson et Franck Braley et enfin le radieux duo des Sœurs Nemtanu. Au chapitre de l’excellence chambriste, il faut ajouter la venue d’Emmanuel Pahud avec des cordes du Philharmonique de Berlin à Saint-Matthieu. Un moment d’exception en vue, tout comme, en ce même lieu, le rituel récital de Grigori Sokolov (Bach, Chopin, Schumann).
 

Le Symphonic Mob lors du Festival 2023 © Festival international de Colmar
 
 Le Symphonic Mob revient !

 
Que ceux qui ont participé au Symphonic Mob l’an dernier, grand raout de musiciens amateurs de tous niveaux réunis autour de professionnels au Champs de Mars sous la baguette d’Alain Altinoglu, se rassurent. Son succès fut tel qu’il est renouvelé le 9 juillet (avec des membres de l’Orchestre de La Monnnaie) : Bizet, Elgar, Prokofiev, Haendel et Verdi vont faire beaucoup d'heureux ...
Un visage souriant de la musique qu’on ne peut que rapprocher du « concert famille » imaginé par Marina Chiche et Hortense Belhôte. Son titre : « Concerto pour une violoniste bavarde et un vidéo-projecteur » - tout un programme !

 
Alain Cochard
 

Festival de Colmar
Du 5 au 14 juillet 2024
Programmation détaillée :
www.festival-colmar.com

Photo  @ Mathias Benguigui

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