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Ernö Kallai - Un violoniste de la génération montante - Compte-rendu

Les concerts du jeudi midi de l’Auditorium du Louvre offrent la possibilité à un public toujours nombreux de découvrir de jeunes artistes prometteurs. Le violoniste hongrois Ernö Kallai, disciple d’Itzhak Perlman à la Juilliard School, vainqueur en 2008 du Concours Carl Flesch, est incontestablement un soliste béni des dieux avec lequel il faudra compter.

Accompagné de manière complice et engagée par son compatriote Janos Balazs – lui-même Premier Prix des Concours Cziffra en 2004 et Liszt à Budapest l’année suivante – Kallai impressionne dès la 8ème Sonate de Beethoven : jeu subtil, sens de la ligne, sûreté d’archet, justesse jamais prise en défaut. Dans la Sonate pour violon et piano de Debussy, la légèreté de ton, l’économie de moyens et la densité d’une sonorité contenue sur un Guarnerius de 1723 à l’intonation puissante ne séduisent pas moins.

Avec la Première Rhapsodie de Bartók, le violoniste entre de plain-pied dans un univers où le ton improvisé, la liberté agogique et le lyrisme à fleur de cordes le disputent à la qualité instrumentale pure. Il en va de même dans des Trois Tangos de la Hongroise Aliz Asztalos (née en 1984), pièces en forme de pochade dans la filiation d’Astor Piazzolla où passe également la minéralité de diamant brut propre à György Kurtág. En bis, La fille aux cheveux de lin de Debussy (transcrite par Heifetz) confirme la superbe maîtrise d’Ernö Kallai ; celle d’un instrumentiste au talent déjà confirmé.

Michel Le Naour

Paris, Auditorium du Louvre, 20 septembre 2012

Site d’Erno Kallai : www.ernokallai.com

Photo Nick Granito

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Photo : DR
 

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