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Disparition - Earl Wild (1915-2010) - Hommage Concertclassic

earl wild

1915-2010… : avec la mort de Earl Wild à Palm Springs, samedi 23 janvier, se referme un long et fabuleux chapitre de l’histoire du piano. Disciple de Selmar Jansen (un ancien élève de Scharwenka et d’Albert), d'Hélène Barère, mais surtout d’Egon Petri dont l’enseignement, quoique de courte durée, exerça un influence décisive sur sa technique, le pianiste américain s’inscrivait dans la grande tradition romantique tant par sa prodigieuse virtuosité qu’un répertoire où il faisait figure de pionnier à l’époque où il l’enregistra.

Dispersée entre de nombreux labels (ce qui n’aida guère à la diffusion de son art en Europe…), la discographie d’Earl Wild impressionne tant par son abondance que son extrême variété - elle est bien loin de se limiter à une célèbre Rhapsody in Blue sous la direction de Toscanini en 1942 ou à une non moins fameuse intégrale de l’œuvre concertant de Rachmaninov avec Jascha Horenstein en 1965. Depuis quelques années, Michael Rolland Davis, le compagnon du musicien depuis près de quatre décennies, en a entrepris la réédition méthodique sous le label Ivory Classics.

L’heure du bouclage de notre newsletter hebdomadaire approche et le temps manque pour évoquer plus longuement un pianiste et un musicien phénoménal (compositeur et chef d’orchestre de surcroît) – un être désarmant de gentillesse, d’humour et de simplicité aussi… - sur lequel Concertclassic reviendra, bien évidemment.

La France n’a guère eu l’occasion d’entendre Earl Wild en concert. 7 octobre 1994, 4 octobre 1997(1) : deux immenses souvenirs pour les auditeurs présents au théâtre d’Angoulême… On conclura ces trop rapides lignes en rendant hommage à Jean-Hugues Allard et Paul-Arnaud Péjouan, codirecteurs du Festival Piano en Valois, sans lesquels le tardif retour du virtuose en France n’aurait pas eu lieu. C’est le moins que l’on pouvait offrir à un interprète dont la famille paternelle était originaire… d’Alsace-Lorraine !

Quant au total, scandaleux et lamentable dédain des scènes parisiennes, et de bien d’autres…, envers un pianiste qui a pourtant continué de se produire – et avec quelle santé digitale ! - jusqu’à plus de quatre-vingt-dix ans… Passons.

Alain Cochard

(1) Doublé par un concert au Grand Théâtre de Bordeaux, le lendemain. Au programme de ces deux dates figurait le Concerto n°2 de Chopin réorchestré par… Earl Wild ! – si d’aventure il venait au bicentenaire Chopin l’envie d’avoir des idées un tantinet originales…

Photo : DR
 

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